Sur la piste du tueur

Jeudi 04 juillet, fête nationale dans tout le pays...
Quoi qu'ait prévu Dean Halen, ça sera gaché après un appel téléphonique.
C'était Mary Alvares sa marraine de mémoire de rattrapage. L'étudiante était en quatrième année de Médecine et Dean avait besoin d'elle pour valider son année. Mais que voulait-elle un début de soirée d'un quatre juillet !? A sa voix ça n'allait pas du tout. Un mélange de peur, de rage, de tristesse et de détresse. C'était apparemment sérieux, très sérieux. Elle lui avait demandé de la rejoindre au Pub de la place... tout de suite, sur le champ. Etrange endroit qui devait être à l'heure actuelle bondé et bruyant.

Dean s'y rend. Effectivement, la place est bourrée de monde, surtout des étudiants, et le Pub affiche complet. Le jeune gars joue des coudes pour chercher Mary à l’intérieur. Mais pourquoi lui avait-elle donnée rendez-vous ici bordel !? Il allait avoir sa réponse...


Quand il trouve enfin Mary, celle ci a visiblement pleuré. Elle est seule, regarde partout et dès qu'elle le voit et se jette sur lui pour se lâcher. Oula, rupture ? Halen et Alvares se connaissaient que de vue cette année et depuis quelques semaines ils se voyaient régulièrement pour le mémoire. La fille ne fréquentaient presque aucun étudiants pour la simple et bonne raison qu'elle sortait avec un adulte qui avait quinze ans de plus qu'elle. Du coup ça éloigne. Ca il l'avait apprit en sympathisant avec. L'étudiant avait aussi apprit l'activité du couple caché. Il était question de cela, pas d'une rupture.

Mary: - Dean... il va me tuer aussi...

Dans tous ses états. Le temps pour le jeune de la calmer, la fille habituellement froide et sérieuse semblait vraiment en panique.

Mary: - Le tueur de blondes, le tueur que je t'avais parlé... il a tué Peter. Il est entré chez lui juste avant que j'arrive. Les voisins ont appelé la police à cause de cris et de coups de feu. Ils ont été voir et Peter était dans une marre de sang. Sa signature était sur le mur. J'ai vu son corps sur la civière, je suis partie. Il va me tuer Dean...

Voila pourquoi elle avait donné rendez-vous dans un lieu surpeuplé... elle voulait se mettre à l'abri devant des centaines d'yeux. Le petite ami inspecteur de police s'était fait tuer par un tueur en série et elle était persuadée d'être également dans son collimateur. A tort ou à raison, allons savoir... Tout le monde parlait autour d'eux et la musique couvrait le tout. Elle était obligée de lui parler à l'oreille.

Le plan de ce soir? Confrérie Bêta Gamma où la fête allait battre son plein, endroit idéal pour refourguer son stock de médocs. Devant son miroir, il passe une main sur sa barbe de trois jours, se demandant s'il devait se raser avant d'y renoncer. La flemme tout simplement. Un dernier sourire pour voir s'il n'avait rien de coincer dans les dents avant de sortir dans son unique pièce pour récupérer son sac et son téléphone.
Comme par enchantement, il se met à lâcher le Requiem de Mozart, signe notable que l'appel venait de Mary. Soupire. Décrochage.

- Ouais? Hein? Maintenant? Mais j'avais prévu des plans mouah! Nan mais c'est bourré de monde là!! Ok Ok! J'arrive! Oui, je m'en vais maintenant. Nan j'fais pas le cake pour arriver à pas d'heure! J'te dis que j'sors là!

Toujours pendu au téléphone, il passe son sac en bandoulière sur ses épaules et attrape ses clés au passage.

- Oui, je suis à la porte! 'Tain, Mary! Comment je fais pour me dépêcher si t'arrête pas de m'causer! Allez à toute de suite!

Raccroche et marmonne dans sa barbe.

- 'tain d'bonne femme!

Le temps de faire le trajet au pas de course et le voilà dans ce fameux pub bondé. Re soupir avant de plonger dans la mélasse de corps qui transpirent déjà la bière à plein nez. Jeu de coudes, de "pardon s'cusez" et de "Salut Tom, ça gaze?" et le voilà enfin en vu de l'étudiante déboussolée...

Aussitôt vu, Mary se jette sur lui, les yeux rouges d'avoir pleuré et il n'a que la pensée égoïste qu'il allait devoir servir de mouchoir pendant toute la soirée. Avec un peu de bol, il allait pouvoir la trainer dans sa fête à lui et profiter pour faire son business comme prévu.

Bien vite, il déchante en entendant les quelques mots qu'elle prononce dans son bonnet, à la hauteur de ses oreilles.

Incrédule, il la repousse, lui tenant fermement les bras et se contente un instant de la regarder en fronçant les sourcilles avant de la rapprocher une nouvelle fois de lui pour lui coller sa bouche dans l'oreille.

- Tu déconnes, là? Et pourquoi il voudrait te tuer? Il ne sait même pas que tu existes! Personne ne sait pour Peter et toi! Y a que moi!

Encore une fois, il la repousse plus loin pour pouvoir la regarder puis l'ensemble de la salle. Avec ce bruit, ce monde, c'était vraiment impossible de discuter de ce genre de choses! Alors, il lui prend la main, enlace ses doigts pour la tirer une fois de plus vers lui.

- Je t'emmène chez moi. Tu peux pas rester seule.

Encore une fois, il la regarde, levant les sourcils comme pour transformer son affirmation en question.

Enfin là, il l'écoute et prend heureusement le problème au sérieux.
A part lui, a qui pouvait-elle en parler ? Les collègues de Peter à son lieu de travail. Elle les connaissait tous depuis son stage là bas. Peut-être... mais ça partirait dans l'engrenage habituel de la paperasse et procédures de la loi avec rien de concret à leur apporter. Des doutes et la vérité sur leur relation ? Elle ne pouvait pas. Dean était son seul salut immédiat. Assez vite il lui fait part de la très forte probabilité qu'elle soit inconnue pour le tueur. Elle reste là, à le regarder avec des yeux ronds en essayant de se convaincre qu'il avait surement raison. A ce quoi il l'embarque pour échapper à ce vacarme et lui propose de se réfugier chez lui. Elle ne se fait pas prier.

Pendant tout le trajet elle se tourne et se retourne pour regarder de tous les cotés. Elle manque de bousculer du monde et parfois elle sursaute quand un pétard ou feu d'artifice éclate. C'était la fête nationale, l'ambiance était particulière. Même une fois sur le palier du logement, elle s'arrête, lui fait signe de pas faire de bruit et attendra en écoutant dans les escaliers. Même une fois à l’intérieur, elle ira immédiatement à la fenêtre pour regarder d'un œil dehors tout en restant planquée derrière le rideau. Elle souffle et essaye de se convaincre qu'ils n'ont pas été suivi.

Mary: - Les... les voisins m'ont dit ce qu'ils ont vu. Il y avait une arme au sol, surement la sienne. Ils m'ont bien dit avoir entendu deux coups de feu. Pourtant c'est lui qui est mort. Ils m'ont parlé aussi qu'il y avait l'oeil de sang sur le mur. J'ai tout de suite compris que c'était le tueur. Et Peter il... Peter...

Elle s'assoit là ou elle peut pour craquer à nouveau. Encore heureux que ça ne soit pas elle qui soit tombée sur le corps de son petit ami. Dean se sentait tout de même concerné par cette histoire de tueur... elle lui en avait parlé plusieurs fois. C'était presque une obsession chez le couple caché.

Mary: - Il a du tellement se rapprocher de lui que ce fou l'a tué !

Larmes et morve au visage. Fallait qu'elle se reprenne.

L'invitation est acceptée et aussitôt il la traîne hors de bar de cette masse mouvante de consommateurs. Voyant qu'elle tangue et qu'elle sursaute à chaque bruit, il va même lui prendre le bras pour la guider, histoire qu'elle ne bouscule pas trop de monde et qu'elle ne se fasse pas trop remarquer.

Ils arrivent enfin à son immeuble et elle recommence son sketch de la paranoïa. Froncement de sourcils qui va bien et pourtant, il la laisse faire, attendant patiemment qu'elle lui donne l'autorisation d'ouvrir la porte de son studio perché sous les toits.

Une pièce, un canapé lit, un bureau, un petit placard sur lequel trône fièrement un micro-onde, des étagères remplies de bouquins de toutes sortes et des dvd empilés en vrac, une petite salle de bain avec lavabo, douche et wc. Bref, rien de fabuleux mais pour Dean, c'est le grand luxe.

Mary regarde par la fenêtre, restant derrière le rideau et Dean laisse son sac sur la chaise de son bureau alors qu'elle s’effondre enfin sur son canapé. Tiens, heureusement qu'il l'avait replié celui-là!

D'une main, il farfouille dans un tiroir de son bureau pour sortir un paquet de mouchoir qu'il tend à sa collègue estudiantine. S’asseyant à côté d'elle, il s'allume une clope qui traine sur sa table basse et passe une main autour de ses épaules pour la réconforter.

- Là. Là. Tout va bien maintenant.

Ah ben oui, Dean est pas franchement doué pour consoler les filles. Mal à l'aise de la voir dans cet état, il fume sa clope comme un pompier et saute sur les derniers mots prononcés comme s'ils étaient sa planche de salut.


- C'est fort possible oui. Mais tu serais pas mieux de dire tout cela à la Police. Après tout, ils vont être plus que motiv pour retrouver un tueur de flic... et puis, c'est pas parce que Peter t'a dit des trucs qu'ils vont forcement faire le rapprochement avec vos relations.

Petit instant de silence avant qu'il ne lâche brutalement.

- Il t'a dit un truc la dernière fois que tu l'as vu?... Je veux dire la dernière fois en vie... Merde. Quel con!

Gêné d'avoir été brusque, il lui tend son mégot pour le cas où elle voudrait tirer une latte, histoire de se calmer les nerfs, avec un petit sourire d'excuse.

Mary: - Merchi...

Alvares prend le mouchoire, s'essuie sous les yeux et se mouche sans retenu dedans. Elle prend une grande respiration en prenant quelque chose à coté d'elle qui ressemblait à un coussin. Elle se met à hurler dedans. Une immense cri étouffé. Heureusement. Quand elle relève la tête rougie, Mary se met à respirer avec exagération... comme une femme au point d'accoucher. Puis... plus rien. Elle lui prend la cigarette et tire une grande latte et lui repasse.

Mary: - Ca va mieux. Merci.
Je ne sais pas, je ne sais plus... prévenir ses collègues pourquoi pas. Pas avant demain, j'ai besoin de faire le point pour peser le pour et le contre. Il ne doit pas y avoir des masses d'indices sur lui. Si la police relance l'enquête à grande envergure dans le campus, le tueur va se tenir à carreau et se faire oublier. Je suis certaine qu'il a retiré de l'appartement les dernières preuves menant jusqu'à lui... si c'était écrit.

L'étudiante en Médecine se racle la gorge et reprend avec difficulté.

Mary: - La dernière fois... enfin, les dernières choses qu'il comptait faire était de trouver le petit ami caché de Marion Ashford. Je dis caché puisqu'au fil de son enquête il avait déterminé cela. A l'époque ils étaient deux inspecteurs chargés de l'affaire. Ils avaient pu fouiller dans la chambre de cette fille. Tu te souviens de cette affaire ? Peter disait qu'il fallait concentrer les recherches de ceux présents à cette fête et tous ceux en lien avec... que pour lui, il y avait de grandes chances que le tueur était parmi eux. La toute dernière fois qu'il m'a parlé il allait voir un étudiant qui savait tout sur tout... je n'ai pas réussi à retenir son nom.

Devant l’exubérance de Mary, Dean retire son bras et la laisse exprimer son chagrin comme bon lui semble. Il avait toujours été étonné par cette faculté qu'elle avait, peu habitué à la chose. Les vrais sentiments, cela se gardait cachés tout au fond de vous même pour ne jamais rien dévoiler... ou presque.Mais c'était peut-être aussi à cause de ce déballage d'émotions caractéristiques qu'il considérait Mary avec respect. Elle ne trichait jamais, n'était pas fausse comme presque tous les autres et d'une certaine façon, elle lui rappelait quelqu'un de précieux pour lui.
Alors, il la laisse exprimer ce qu'elle veut, lui laissant le peu d'intimité qu'il peut lui offrir en étant assis à côté d'elle.

Reprenant sa clope, il l'écoute attentivement. Cette histoire ne lui avait jamais plu. Cela sentait les emmerdes à plein nez depuis le premier jour. Pourtant, il est encore là à poser des questions et prêt à l'aider comme il le pouvait. Après tout, il le lui devait bien vu qu'elle n'avait jamais rien dit sur ses petites magouilles.

- Oui, je me souviens bien. Tu sais trouver un amant secret, c'est pas évident à la base alors si c'est un tueur en prime... D'ailleurs, ce serait pas plus simple de se demander pourquoi elle cachait une relation pareille? Généralement, les nanas sont plutôt fières de leur mec, nan? Elles les trimballent partout... même dans ces putains de magasins de fringues!

Mauvais souvenir? Pas de doute possible!

- Donc, y a qu'deux possibilités: soit c'est le gars qui avait honte soit c'était elle. Et honnêtement, qui cracherait sur Marion Ashford? Elle était vraiment pas mal comme nana. Y avait de quoi faire baver les copains! Alors, à moins qu'elle était con comme un manche à balais, y a moyen que ce soit elle qui voulait pas que ça se sache... Soit le mec était déjà macqué, soit il était au bas de l'échelle sociale du campus...

Regard interrogatif vers Mary au cas où elle voyait une autre raison plus féminine qui lui échapperait avant de poursuivre.

- Un gars qui sait tout sur tout? Hum... J'aurai donc de la concurrence. Intéressant. Dommage que tu ne saches plus son nom... Mais p'tre que si tu me dis la liste des invités présents, je pourrai p'tre te dire des trucs...

Yeux dans le vague, elle l'écoute. La partie sur l'amant secret de honte ou pas, caché ou pas, fière ou pas... d'être partout avec lui ou non. Elle ne peut s’empêcher de penser à sa relation avec Peter depuis plus d'un an. A la fin de la deuxième partie des idées, Alvares tourne la tête vers lui et se lève.

Mary: - Mais oui ! Qui ne se serait pas affiché avec Marion !? De ce que j'ai apprit sur elle et sur les photos, c'était surement une des dix plus mignonne du campus. Tu as raison Dean, soit c'est un hasbeen aux yeux des autres, soit il avait une petite amie. de ce que j'ai su sur les rapports, il y avait un couple à cette soirée. La fille des propriétaires avait un petit ami.

Elle tape du poing dans la paume de sa main et regarde partout dans la pièce.

Mary: - Je peux utiliser ton PC pour consulter mes Mails et fichiers reçus ? J'ai une grosse partie de ce que me communiquait Peter.

Quand elle se lève, il ne peut s'empêcher d'avoir un gros "Merde!" qui s'imprime dans son cerveau, suivi d'un allègre "Dans quoi tu t'étais encore fourré, Gros!".
Mais devant l'enthousiasme de la brune, il ne peut pas s'empêche d'avoir un sourire en coin. Donner un os à un chien et il sortira de sa déprime. C'était exactement la même chose avec Mary. Alors il la laisse le ronger autant qu'elle le veut, préférant nettement les énigmes aux mouchoirs en papier pleins de larmes et de morve.

Elle demande à avoir accès à son ordinateur et il lui désigne du menton le portable affublé de la langue baveuse de Rolling Stones.

- Hum... En même temps, pas forcer que la nana du macqué soit présente lors de la soirée... surtout si Marion était là! Honnêtement, jamais je m'ramenerai avec ma régulière dans une fête où y a ma maitresse! Bien trop dangereux! M'enfin, ton tueur est p'tre con... D'nos jours, rien n'est moins sûr!

Finalement, il se lève, va à son frigo pour en sortir de bières fraîches, Budweiser, naturellement. De la bière dégeu mais pas chère. Se posant derrière elle, au bureau, il lui en offre une, l'installant à côté du portable, un oeil sur l'écran lorsque les pièces jointes s'affichent.

- Remarque... Je pense aussi que tu peux rayer les nanas de ta liste de suspects. Marion a été violée deux fois et j'vois mal comment une femme peut faire un truc pareil... Enfin, p'tre avec vos joujoux en plastique... mais le légiste aurait trouvé d'autres traces, nan?

Alvares suit du regard là ou désigne Halen. Elle s'y rend et prend place.

Mary: - NO sympathy for the devil !

Dit-elle à voix haute pendant l'ouverture des options. Quand Dean revient avec de la bière, celle ci est la bien venue, Mary se jette dessus après un "merci". Elle boit en tapotant le clavier d'une main. Elle hoche la tête à ce que dit Dean.

Mary: - Joujou en plastique ? Pourquoi avoir mis deux préservatifs différents pour ça alors ? C'est ce qu'il y avait dans les analyses. On est bien d'accord, c'est bien un type... ou deux. Mais là encore Peter avait une autre théorie. Il disait qu'elle avait surement eu un rapport normal et que le deuxième acte sexuel vient du tueur. Mais lors de l'enquête, personne ne s'est présenté comme étant le petit ami...

Les fichiers maintenant ouverts, la brune montre du doigt sur l'écran.

Mary: - Là Dean, regarde.

Mark Mason
Jordan Hassell
William Swain
Carole Mason
Gregor Masterson
Tamy Taylor
John Harden
Tiana Winter
Bill Wälz
Desmond Wallace
Demie Alonso

Mary: - Les onze autres invités de la petite soirée.
Maintenant je vais te montrer un truc à ne dévoiler à personne. Ca va surement être coupé dans les prochains jours... le temps qu'ils bouclent les accès de Peter.

Apparemment Mary ouvre les fichiers de recherches de la police avec le nom d'utilisateur de Peter Curling.

Mary: - On peut avoir toutes sortes de renseignements.
Je ne sais pas ou chercher par contre...

Buvant sa bière, Dean a un petit sourire en coin en entendant l'exclamation. Pas d'amabilité pour le tueur. Ca il l'avait compris dés le départ mais le jeu de mot semble détendre la brune.
Posant sa bière sur son bureau, il chope un calepin et un crayon et note la liste de nom avant qu'elle ne lui montre ses accès aux fichiers de la police.
Mazette! C'est qu'elle est douée la petite Mary! D'ailleurs, il lui jette même un regard impressionné et comprend d'un coup pourquoi cela à coller aussi longtemps avec son flic.

A l'aveu de la perdition de la futur-médecin, il se penche un peu plus par dessus son épaule pour mieux voir l'écran.

- Essaye déjà avec les noms de chacun. On aura p'tre quelques condamnations. Parait que les tueurs en série étaient des pyromanes ou des tueurs d'animaux. Y a p'tre eu des plaintes.... Quoique j'crois que les délits en tant que mineurs ne sont pas conservés mais j'peux me gourer...

Réfléchit un temps

- Et puis, avec du bol, on tombera sur les déclarations qu'ils ont fait lors de l'enquête.... On va se concentrer sur les mecs...Tiens commence par...

Cherche le premier nom.

- Mark Mason! On va bien voir ce que cela nous dit...

Alvares semble soulagée qu'Halen ne la laisse pas tomber et se mette à chercher avec elle. C'était une prise de risque... et risque il y avait. Tenter de remonter la piste de Curling pouvait les mener à l'assassin. Aux dires de Dean, Mary hoche la tête.

Mary: - Allons-y pour le suspect numéro un de l'affaire l'année dernière. Mark Mason. Regarde les liens sur la droite de son nom... se sont les analyse et rapports d'enquête sur lui. Il y en a une tonne, ça va prendre du temps. J'avais déjà zieuté ses dossiers. Il semble clean.

Apparemment une batterie d'enquêtes avait été faite sur lui... et s'il n'était pas en prison, c'est qu'ils n'avaient rien trouvé sur lui.

Mary: - Je pense qu'on trouvera rien sur lui dans les dossiers de la police. Par contre ce Data-base de recherches peut nous aider avec d'autres cas hors liste.
...
Tiens, j'avais pas vu ça...
Il n'a pas quitté son équipe de foot. Il a été viré tout comme on l'a sommé de quitter le campus pour se diriger vers un d'une autre ville. Voila pourquoi il a quitté les études.

Mary passe tous les noms et essaye de trouver des liens d'autres affaires sur ceux de la liste.

Mary: - Regarde celui là, John Harden, je le connais un peu. Des amendes, des petites condamnations en suris et des convocations chez le juge. Délit de fuite, possession de stupéfiants, jeux et paris interdits, collaboration avec un milieu mafieux et outrage aux forces de l'ordre. Mais rien se rapprochant d'un tueur en série.
...
Tiens regarde celui ci, William Swain, son père est Avocat... il l'a représenté lors de la mise en examen.
...
Ce que tu as dit tout à l'heure est vrai... beaucoup de tueurs en série ont torturé des animaux étant petit ou ado. Parait qu'un grand nombre pissait au lit et représente leur mère chez leurs victimes. Plus de la moitié des crimes sont liés au sexe.
...
Tu devrais lire ces articles:

http://www.tueursenserie.org/spip.php?article52

Les noms défilent sur l'écran du portable et Dean se penche de plus en plus pour lire avec elle. Quelques hochements de tête plus tard, il se retrouve devant un blog sur les principes de la victimologie et soudain, il se sent presque mal à l'aise.

- Ouais. Ok. Bon... En même temps, tu croies vraiment qu'on peut faire un taff pareil? Tu sais bien que je me destine pas au CSI, moi, hein? Et puis qui va croire les raisonnements de deux étudiants en médecine? Va falloir des preuves et des conneries du genre et où tu veux qu'on les chope? On va quand même pas s'pointer avec la bouche en coeur chez tous ses mecs pour chourrer leur journal intime!

Une petite frousse le Dean? Oui, oui, c'est bien le cas. Y a de quoi aussi, non? Traquer un tueur ce n'est pas comme essayer de maitriser un pote bourré en soirée!
Alors, histoire de calmer ses nerfs légèrement fragilisés, il va vers sa table basse pour s'allumer une autre clope, le calepin toujours en main. Cruel destin qui lui fait regarder à nouveau la fameuse liste.

- Ah! Desmond je connais! C'est un orgueilleux maniaque qui aime les filles... brutales. En ce moment, il voit souvent Amy Zwillman. Elle fait les Beaux-Arts. M'étonnerait que ce soit notre type. L'a pas le profil. Je l'vois pas garder un truc pareil secret. Il aime bien trop s'faire mousser... et puis honnêtement, l'a pas besoin d'violer une nana. Y en a bien assez qui lui ouvre leurs cuisses sur un claquement doigts.... et j'sais de quoi j'parle!

Réfléchit quelques instants, les yeux rivés toujours sur la liste.

- John Harden? Hum... Ca me paraitrait bizarre aussi. avec tous ses délits, il fait plus penser à une sorte de rebelle ou à un connard fini qu'à un tueur en série... Nan parce qu'y faut vraiment être con pour se mêler à la mafia! Par contre, c'est inscrit pourquoi Mark a été viré?

Regard interrogateur vers Mary.

A la première question de Dean, Mary fronce les sourcils. Le jeune étudiant peut voir la jeune femme en train de serrer son poing quand elle répond:

Mary: - Faire ce travail... ce n'est pas le notre bien que je compte travailler dans la police. Seulement voila, Peter était mon homme et le tueur court toujours. Vengeance, justice, pour la mémoire de l'inspecteur Curling... appelle ça comme tu veux, moi je le trouverai pour le traîner devant un tribunal. Qu'il me donne une seule raison pour que ça soit de la légitime défense... une seule et je le tuerai.

Après plusieurs recherches, Halen lui stipule connaitre le Desmond de la liste. Mary y va de son petit commentaire.

Mary: - Les Blancs tuent généralement les Blancs et les Blacks les Blacks chez les tueurs en série. Il est clair qu'il n'a pas du tout le profil. De ce que je me souviens du profilage établi par Peter, l'assassin serait de race Blanche, de dix huit à vingt huit ans... qu'il aurait commencé depuis trois ou quatre ans. Les meurtres auraient une signification pour lui, lié au sexe mais pas forcement pour le sexe. Il y aurait un rapport avec la mère. Séparation, mort ou rejet du père. Méticuleux dans sa préparation à l’exécution, il n'est pas impulsif lors de la mise à mort. Tous les cas de viols sont avec préservatif, ce qui est rare. Il a un complexe physique voyant ou caché. Une révélation lui a servi de déclic. Il peut rester plusieurs mois sans tuer et prend connaissance de ce qui est dit sur lui dans les médiats.
...
Me demande pas comment Peter en est arrivé à déterminer cela, c'était son métier.
...
Pour Mark Mason !? Regarde là, cette simple notification: Suite à la mise en examen de Mason Mark, son dossier universitaire est mis en suspend. En gros il n'était plus désirable au campus à cause des gros doutes sur lui pendant un grand nombre de semaines. Certains crieront au scandale pendant que d'autres joueront la carte de la prudence. Dis toi bien que cette affaire a ruiné la vie de la famille Mason.

A la colère qu'il sent en Mary, il ne dit rien, même lorsqu'elle lui assure qu'elle tuerait l'homme de ses propres mains. N'était-ce pourtant pas dichotomique pour une future flic et médecin?
En même temps, ne ferait-il pas exactement la même chose dans son cas? Non pas exactement. Il n'attendrait pas d'avoir le motif de légitime défense... même si la fille n'était plus avec lui.

Alors, il ne dit rien, se contente de la regarder dans toute sa splendeur vindicative. Hochement de tête lorsqu'elle confirme pour Wallace. Au moins, ils sont d'accord sur ce point là! Oreille attentive à la description du tueur avec une petite moue au final. En fait, cela pouvait bien être n'importe qui de cette fichue liste parce que des complexes qui n'en avaient pas!

- Ouais, j'imagine bien que sa vie est foutue avec une connerie de ce genre et que c'est pas la joie à la maison! Il a dû en baver quand même...

Regarde à nouveau la liste

- Et Jordan Hassel? C'est qui? Tu le connais celui-là? Le nom ne me dit absolument rien... Pareil pour Gregor Masterson, d'ailleurs...

Fronçant les sourcils, il essaie de se souvenir de ses noms là et fait vraiment chou blanc. Rien ne lui vient... même pas un gars dans une soirée qui aurait prononcé leurs noms... ou alors il était saoul ce soir là. Va savoir!
Soudain, il a une illumination et s'ils étaient dans l'annuaire des étudiants qu'il avait chourré aux bureaux des admissions. Alors il va fouiller dans ses étagères pour le sortir et le poser à côté de Mary.

- S'ils ne sont pas comme moi à avoir leur propre appart, on devrait les trouver là-dedans. Avec du bol, on aura leurs fillières et leurs numéros de portable... Voyons voir... H....

Du doigt, il suit la liste des noms pour trouver le bon....

Pour Mary, Sean semblait comprendre ses envies de vengeance. Ca retirait encore un poids sur les épaules de l'étudiante en Médecine. De nouvelles interrogations arrivent à la vue de deux autre noms. Alvares répond assez vite.

Mary: - Ces deux là je ne les connais que de vue. Des troisièmes années en Chimie ou un truc du genre. Des inséparables qui traînent souvent avec Demie Alonso. D'après l'enquête ils étaient venus avec un certain Wälz.

Dean va chercher une de ses prises de guerre. Bien entendu, ils retrouvent Hassel... avec nom, age, filière et année.
...
Ils zieutent tous deux plusieurs points mais au bout d'un moment ils constatent que ça mène nul part. Soudain Mary eu un doute.

Mary: - Attends Dean...
L'année dernière, tu étais à cette soirée de fin d'année chez Mark Mason ?
Je demande on sait jamais. Puis cette année il y aura bien quelque chose de prévu avec une bonne partie de ce cercle d'amis non ?

A la dernière question de Mary, Dean se redresse et ferme l'annuaire d'un geste presque brusque.

- Non, je n'y étais pas. Il y avait la soirée chez les Béta Gamma en même temps. C'était plus rentable d'aller là-bas... J'ai du faire à peine un saut pour approvisionner Desmond mais j'suis pas entré dans la baraque et il était tôt... enfin selon mes souvenirs. Mais j'suis sûr que j'n'étais pas là quand les événements se sont déroulés si c'est ce que tu veux savoir...

Froncement de sourcils.

-T'es quand même pas entrain de m'dire que tu m'soupçonnes, j'espère!

Lui tournant le dos, il ramasse les bouteilles vides pour les fourrer dans sa poubelle, histoire de s'occuper les mains.

- J'crois qu'y a un truc qui se prépare, oui... Un truc sur invitation d'après les bruits qui courent. J'crois que c'est préparé par Keller. Pourquoi tu m'demandes ça? Me dis quand même pas que tu veux y aller? En tout cas, c'est pas grâce à moi que tu pourras avoir ton invit', c'est pas moi son dealer...

Mary: - Non NON ! Pas ça Dean. Juste que tu aurais pu te souvenir des détails zappés lors de l'enquête. Les policiers qui ont mené les interrogatoires n'étaient pas à la soirée et n'ont peut-être pas posés les bonnes questions.

Elle avait dit ça spontanément avant qu'il ne se lève et va jeter les bières vides. Quand il revient il aborde une idée qui devait déjà trotter dans la tête de l'étudiante en Médecine.

Mary: - Keller !? La star de la défense de l'équipe du campus ? Ca m'étonnerait, il n'organise jamais rien. Je ne sais même pas s'il boit de l'alcool. Je miserais plutôt sur le numéro deux de l'équipe, le protégé de la directrice et du maire de la ville. Ryan Beck. Je vois bien ce gars organiser une fête pour se faire mousser d'avoir atteint la finale universitaire.
Attends...

Alvares prend son portable et lève le doigt vers Dean pour lui faire comprendre que ça sera rapide. Elle semble parler à une autre fille dans la même filière qu'elle et de la même année. Quand elle termine, elle hoche la tête et dit:

Mary: - On avait tout faux. C'est John Harden qui organise un week end avec le frère de Marion. Je ne sais pas ou mais ce que je suis certaine c'est qu'il va se passer quelque chose. Bordel, on doit trouver ou. Et pour te répondre... si, je compte bien taper l'incruste... et j'aimerais beaucoup que tu m’accompagnes.

Inconsciemment, ses épaules se délassent à la vitesse à laquelle Mary lui assure de ses "bons sentiments " envers lui. Manquerait plus qu'elle le soupçonne maintenant?! Mais bon, il n'y avait rien à craindre.
Par contre, il hausse un sourcil à son intention d'aller à une fête où seraient présents tous les protagonistes de l'affaire... et en plus, elle voulait qu'il vienne avec elle.... Pourquoi faire? Assurer ses arrières? La freiner sur ses envies de meurtre?

- Hum... J'sais pas, Mary... Tu me connais, j'suis jamais l'dernier à faire la fête et tout et tout mais... C'est pas un peu gros et... dangereux? Tu vas faire quoi une fois là-bas, hein? Et si tu tombes nez à nez avec ce malade? Comment tu vas faire pour te défendre? Et puis même, comment tu veux trouver un type comme ça dans une bande de relou qui ne vont penser qu'à la teuf, à boire, à se défoncer et à baiser comme des phoques?

Un petit silence.

- Tu croies quand même pas que j'suis assez balaise pour m'battre avec un dégénéré, j'espère? Nan parce que distribuer des bourres-pifs: ok mais contre un flingue ou un couteau, j'suis pas Superman, hein?

Face aux doutes et questions, Alvares fait la moue, expire, regarde le mur pensive, tapote la souris, se gratte la gorge, finit par se redresser sur la chaise et se place devant Halen.

Mary: - Je sais...
Faut palier aux éventualités. Demain j'irai prendre du matériel à l'institut, mon badge passe encore tout le mois de juillet. J'irai prendre toutes sortes d'outils de chirurgie, seringues et produits paralysants.
Attends attends, fais pas cette tête !
J'ai un plan. Si tu suis à distance, ça fera de toi un soutien invisible, prêt à lui tomber sur le dos. Moi je m'arrangerai pour ne pas rester seule. Possible qu'on mette une ou deux personnes dans la confidence, des étudiants qui n'ont aucun critère du tueur. On aura l’œil et on lui tendra un piège. Dès qu'on aura de très gros doutes ou son identité, on le maitrise avec le matériel ou même l'aide des autres. Moi je suis prête, je m'en sens capable.
Me lâche pas sur ce coup là Dean...

Ne pas la lâcher... Elle en avait de bonnes la Mary!
Il a une moue dubitative mais il doit bien admettre qu'elle est plus que motivée et tenace. Elle serait bien capable d'y aller toute seule comme une grande et de courir tous les risques pour se faire l'assassin de son mec.
Avait-il donc le droit de la laisser seule affrontée ce dégénéré? Etait-il un tel connard pour ne pas entendre l'appel au secours d'une de ses rares amies? Etait-il si individualiste qu'il ne pensait qu'à sa petite personne?
Impassible, il l'observe, n'affichant plus aucune de ses émotions, réfléchissant sérieusement à sa réponse. Après tout, elle méritait d'avoir une vraie réponse, pas un truc dit et pensé à la va-vite.
Finalement, il soupire. Il sait qu'il a perdu.

- Non. Je ne te lâche pas. J'suis avec toi. Mais on part pas avec la bite à l'air et le couteau! Nous faut un vrai plan! Faut qu'on s'prépare aux p'tits oignons!