2) Sur la route

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Après un retard d'une vingtaine de minutes, le bus finit par prendre la route.
Les étudiants se placent où ils veulent et les discussions vont de bon train. Ca papote, ça braille, ça chante et ça dort même pour certains. La route empruntée est plutôt vide, ce n'est pas une direction habituelle pour les vacances, peu de personnes vont dans la campagne profonde sur un si long trajet. Il fait beau, il fait chaud, plusieurs vitres sont ouvertes.

John est au volant et Thomas debout, juste à coté. Pas loin est assise Mary, prête à prendre la relève à la conduite, comme proposé juste avant le départ. Néanmoins, pendant le début de voyage, Thomas aura fait un petit discours. L'air est amusé et le ton sympathique comme à son habitude.

Thomas: - Yop les amis !
Du calme un instant, laissez moi parler, sérieux quoi. Juste là.
J'voulais parler du bus et du programme des quatre... cinq heures de trajet. On peut fumer et boire dans le bus MAIS, pas de brûlure sur les sièges. Les mégots c'est par la fenêtre et les cannettes dans le carton là, près de la réserve d'alcool. On vomit pas à l'intérieur et si un véhicule de police est en vue, on sonne l'alerte et on planque tout pour pas lui donner une raison de nous contrôler. Ok ?

Plusieurs vont pousser des cris et d'autres vont faire la holà. Thomas se marre et fait signe des deux mains de se calmer avant de continuer.

Thomas:- Pauses pipi multiples aux stations services. Boire ça donne envie. On pourra faire nos derniers achats de conneries avant d'arriver à ma maison de campagne. On capte là bas puisqu'il y a une borne mais autour c'est mort. On roule déjà à deux à l'heure, abusez pas pour les pauses.

En parlant de capter, Thomas voulait parler des portables. Ca passait très mal dans la région visé ou pas du tout dans certains coins. Le véritable problème resté tout de même le contrôle de police ou d'un shérif. Dans l'état ou se trouve le manoir il n'est pas interdit de posséder de l'alcool. En boire sur la route à l'age de plus des trois quart des occupants du bus, par contre, c'était interdit dans tout le pays.

Messages : 23 Date d'inscription : 06/07/2013

Allez c'est parti les ploucs, on y va !
Le bus va démarrer tout le monde choisit sa place ouais ok ok... Desmond se saisit d'une canette king size, il va falloir picoler pour se montrer un tant soit peu avenant et sympathique... Ils sont enthousiastes, ça se met à chanter, à boire sec, putain on va en laisser quelques uns en route, il sourit notre Wallace, ça lui va bien, il est parti pour un week end sale, il a bien envie de se la coller, il commence à se demander si certains auront amené quelque chose de plus fort pour épicer un peu les soirées...
Booon, le bus est en route et lui est debout à essayer de repérer une place, devant ça bêche, ensuite on a les excités un peu médiocres qui donnent tout tout de suite... Ceux-là, les éviter à tout prix... L'équilibre précaire, une main pour s'agripper aux sièges, l'autre pour tenir la bière et s'en enfiler de loooongues gorgées, l'aventurier des temps modernes progresse lentement mais sûrement..
Ok rejoindre le fond, on y est en général plus peinard et si quelqu'un vend des cachetons ce sera là-bas... Avec un peu de chance on n'y croisera pas quelque étudiant de moyenne catégorie, de moyenne condition, de moyenne popularité.

Ah, ça tombe bien pas grand monde.
Le GO fait son speech, Desmond repère le plan. Tiens ! Marshall, ils se sont croisés à quelques soirées.. quelques potes en commun, le milieu du basket et des soirées hiphop est petit... Desmond s'en cache parfois mais c'est bel et bien son monde. La petite gothique verserait bien dans le chimique, elle. Ok, target.
Il vient se poser à genoux sur la banquette à côté de Cassie, fasse au dossier pour checker Marshall assis derrière...

'lut...
à Cassie, avec un demi-sourire.
Puis

Yo.. t'es là toi ?
A Marshall, avec un check des familles, un peu élaboré...

Messages : 8 Date d'inscription : 06/07/2013

Cassie s'installe à la place 19. Elle veut être tranquille, fumant sa clope et les écouteurs toujours aux oreilles. Auparavant elle avait rangé son bagage et prit son paquet de cigarettes et sa barrette de shit.

Elle s'installe juste devant Marshall. Au départ elle voulait cette place là, sure qu'elle y serait tranquille. Malheureusement ...

Elle pose sa tête contre la vitre puis, quelques instant après, sent une présence.

-et merde, se dit-elle

Elle lui fait un sourire montrant qu'il est forcé et espère qu'il comprenne pour qu'il change de place. Puis d'un coup, elle retire ses écouteurs :

- J'espère que tu vas pas me coller tout le long! Y a d'autres places!

Sans attendre qu'il réponde, elle remet ses écouteurs et monte le volume de la musique pour être sure de ne pas entendre sa réponse.

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Pendant cette première partie de trajet, les étudiants commencent à parler les uns avec les autres. Tous ne sont pas bavards et certains s'occupent dans leur coin quand d'autres roupillent à moitié pour récupérer de leur fin de soirée terminée il y a peu de temps. Il va pas sans dire que pendant des discussions, ceux de devant ou ceux de derrière peuvent entendre quelques échanges. Les plus grandes bouches peuvent facilement se faire entendre des voisins de couloir.

A l'avant John est conducteur. Thomas se tient debout en tenant la barre du marche-pieds. Les deux parlent assez bas. Pas moyen d'entendre... a part de Mary qui semble tendre l'oreille discrètement. Celle ci se met à utiliser son téléphone portable pour envoyer des textos ou les lire.

Emma à Alison: - Tu sais... j'ai failli ne pas venir. Hier la police est venue à la maison, ils cherchaient Mike. On a pas su pour quoi. Ils ont insisté pour vérifiez si mon frère était là malgré le fait qu'on assure le contraire. Ca m'inquiète, ils avaient tous leurs mains sur leurs armes. Mes parents m'ont dit de partir tout de même et m'ont juré de me prévenir en cas de nouvelles. Je crois qu'ils m'épargnent bien des soucis. J'ai beaucoup prié pour Mike.

Tiana et Carole:
Tiana: - T'en fais une tête ma jolie ! Aller, ça va être un bon week end. Si tu as besoin d'une épaule pour décharger je suis là. Et ton frère, il va revenir dans l'équipe, il laisse tomber les études ? C'est dommage, il était be... bon élève.
Carole: - Merci c'est gentil. Je vais dormir un peu si ça ne te dérange pas. Il ne reviendra pas.

Ryan à Tiana: - Décharger sur toi !? Sérieux, moi je peux ?
Tiana à Ryan: - C'est bon c'est déjà fait hein blondinet ! Je te l'ai déjà dit, j'avale pas.
Lutz aux deux: - Vous n'allez pas remettre ça cette année quand même ! Moi c'est terminé, je ne dors plus à coté de vous.
Ryan à Lutz: (Plus bas) - Faut que j'me tape la Française pendant l'week et toi tu fais tes armes sur le laideron du fond.
Lutz à Ryan: - J'aurais mieux à faire avec les autres que perdre mon temps à commencer quelque chose qui ne dure pas.
Tiana aux deux: - Il parle et parle et reviendra toujours entre mes cuisses comme un petit chien qui revient à la niche.

Eddy Woodson semble dérangé d'avoir du monde dans son dos. Deux grands gars qui appartiennent au monde du foot. Il regarde souvent sur sa gauche/avant et consulte son petit Net-Book qu'il cachera en se mettant sur le coté.

Marshall Bailley aura répondu au Check de Desmond... un des rares d'aspect qui ne l'énerve pas. Il regarde bizarrement la gothique et se mettra à fixer l'avant du bus. Avant d'enfoncer son bonnet sur le visage et s'enfoncer dans le siège, il rapera:
- MORBIDE / SOUS UNE APPARENCE PERFIDE SE CACHE UNE CONSCIENCE DÉPRAVÉE QUI S’ACTIVE ET POUSSE AU CRIME /
MORBIDE / SOUS UN CARACTÈRE AIMABLE SE CACHE LE DIABLE QUI ENGENDRE LA FOLIE ET L’ENVENIME /
MORBIDE ! / BIENVENUE EN ENFER / MORBIDE ! / QUAND TU PERDS TES REPÈRES /
MORBIDE ! / DÉPENDANCE MEURTRIÈRE / DONNER LA MORT EST UNE DROGUE QUI DONNE UNE PUISSANCE EXTRAORDINAIRE...

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Avant de monter dans le bus, Alison écoute son interlocutrice, répondant sur le même ton chuchotant tout en hochant gravement la tête. Le chuchotis aura brièvement provoqué un très discret regard en biais vers la jeune fille déprimée devenue pâle plus tôt, ainsi qu'un des jeunes hommes présents. Néanmoins, ses prunelles azurées ne s'arrêtent jamais sur quelqu'un en particulier, comme semblant dévier de leurs trajectoires, pour éviter de froisser qui que ce soit en pareil conciliabule. Oui, les messes basses sans curé étaient rarement appréciées en public.

Pourtant, elles s'arrêteront à nouveau une poignée de secondes sur Eddy qui lui parait quelque peu nerveux. Sans doute n'était-il guère à l'aise avec autant de monde. Y avait-il probabilité d'un malaise quelconque entre ces deux-là ? Si leurs regards se croisent, elle se contentera d'esquisser un sourire avant de détourner son visage. Un brin gênée ?

Ce que ne pourrait pas manquer de remarquer la sérieuse Emma si elle est observatrice.

Le week-end ne commençait pas autant sous les meilleures auspices qu'il y paraissait. L'étudiante avait tenté de faire un bilan des gens susceptibles de leur épargner la vision d'une jeunesse décadente. Bon gré, mal gré, elle en conclut à trois personnes susceptibles d'être celles-là, peut-être quatre. Sans doute qu'il faudrait les souder ensemble, pas contre tous, mais pour parvenir à tenir un minimum les lions en cage. Capitaines de soirée ?

La partie était risquée.

Après avoir compris que la bourgeoise était française, Alison ne peut s'empêcher de soupirer en évoquant à son amie les fleurs du mal de Baudelaire, la peinture impressionniste et ces choses qu'elle aimerait voir ou goûter, si un jour, elle avait la chance de voyager dans ce pays. Après tout, Paris était la ville des romantiques disait-on.

Enfin, elles montent dans le bus en s'asseyant l'une à côté de l'autre.

Marshall. Elle ne le connaissait pas. Ni d'Eve ni d'Adam. Le vocabulaire, la tenue, l'attitude ne collait pas avec le reste. Un peu moins de vulgarité aurait convenu à la blonde vénitienne qui était accoutumée à côtoyer toute sorte de gens dans les différents emplois qu'elle a pu occuper. Austères, polis, coincés, désinvoltes, irrespectueux, vicelards... De tout.

- Peut-être qu'il cherche son chemin après s'être égaré mais qu'il a bon fond ? Tu vois, en plus, il a un certain goût artistique pour les mots…

Volontairement, elle rappelle ainsi discrètement ces histoires de charité chrétienne, de ne pas juger trop vite son prochain… Quelque chose dans ce goût-là. Les paroles sont plutôt sinistres mais qu’importe, l’étudiante ne s’en formalise pas.

N’empêche. Collez donc la bourgeoise à côté du gars "HLM". Quelle idée saugrenue avait eu les organisateurs ? Le hasard, elle n'y croit pas. Une expérience sociologique ?

Cependant, Alison ne s'attendait pas à l'évocation du frère d'Emma. Mike. Pas de suite, pas d'emblée mais Emma est anxieuse depuis le tout début.

Mike. Sujet épineux qu'elle évite généralement avec grand soin s'il n'est pas abordé. Osera-t-elle dire à son amie que s'éloigner de la maison n'était pas forcément l'épargner d'une peine incommensurable si jamais... ?

Des paroles rassurantes, du mieux qu'elle peut et sans émettre le moindre jugement. Qui était-elle pour juger ? Ce n'est pourtant pas des centaines de questions qui lui manquent et qu'elle ne posera jamais. Pas d’indiscrétion. Après tout, les relations conflictuelles avec les parents peuvent faire sortir le diablotin de la boite tout comme le rejet par l'être aimé. Tous ces évènements blessant l'égo à une période fragile.

Une main réconfortante sur l'épaule de sa comparse.

- Tu crois qu'il a fait une bêtise ? C'est certainement une erreur. Tu sais, on a tous besoin de se chercher à un moment ou à un autre... C'est probablement qu'une passade. Est-ce que tu l'as revu depuis ?

Et si jamais, il devra prendre ses responsabilités même devant la justice. De sombres pensées font frissonner l'étudiante, la rendant silencieuse un bref moment.

Elle se décidera enfin à sortir son téléphone portable quelques instants seulement, quitte à s'excuser pour cet interlude technologique. Geste apaisant la reliant à ceux qui la rassurent. Là-bas, de plus en plus loin tandis que le bus entame sa route. Un message rapidement envoyé avant qu'elle ne reporte son attention à nouveau sur Emma.

Parfois tendra-t-elle l'oreille, parfois elle vérifiera que tout se passe bien dans le bus, penchant son visage vers le couloir. Un coup d'œil à gauche, un coup d'œil à droite. Eventuellement, un sourire aux personnes pouvant croiser son regard.

L'entré dans le bus, ça avait des allures de voyage scolaire, la même odeur de cuir usé, métal rouillé et sueur, une odeur qu'on oublie pas et que même si elle peut sembler ragoutante fait toujours autant plaisir. Une douce lumière de matinée d'été dévoilait la poussière et autres particules suspendu dans les airs. Il était heureux et excité à l'idée du week end en préparation.

Il salut John de la tête, il ne le connait pas vraiment mais il était souvent là aux fêtes de Thomas donc à force son visage était reconnu et bien connu. Peut être aurait-il le temps du We pour faire plus ample connaissance.

Une place dans le font, pas trop quand même, il pouvait gérer Marshall mais il lui tapait sur les nerfs. Il se demandait même ce qu'il pouvait bien faire ici et qui l'avait invité. C'était pas vraiment le groupe de gens avec qui il traînait d'habitude. Enfin au moins il y aura de la bonne.

Il passe à coté de Carole et la regarde légèrement gêné, légèrement confus. Un an était passé, il aurait voulu la secouer et lui crier : "Réveille toi non d'un chien ça fait une putain de longue année qu'elle est morte!" Ou la prendre dans ses bras, cette petit chose misérable ressemblait plus à un chiot abandonné qu'on voulait consoler. Il regarde Tiana avec un grand sourire tout en rassemblant ses idées au sujet de sa voisine, ça va être dure.

Il prend sa place, se pose à coté de la vitre, et regarde le parking, un soin particulier pour sa voiture, une étrange impression, comme si il ne la reverrait jamais. Il en recevrait surement une autre mais on s'y attachait à ses petites choses là. Sonner pour qu'on vienne la chercher? Pourquoi pas...

Allo Fred? Oui c'est William, vous pouvez venir chercher ma voiture dans le parking à la sortie de la ville s'il vous plait? Et dites à père que je serais pas rentré avant mardi! Merci à vous Fred.

Il replonge son gsm dans sa poche, il devra trouver une voiture pour rentrer ou le rappeler telle sa petite maman. En parlant de maman, il voit Roméo entrer à ce moment là. Alors c'était lui l'insociable à la console portable. Il eut un grand sourire, lui aussi était invité, c'était quand même une drôle de bande que Thomas avait réunis là. Intellos coincés et rappeur délinquant. Têtes de turc et vedettes du campus.

Mais oui, il semblait bien que la demoiselle qui était à coté d'Emma il la connaissait, Alison qu'elle à dit... Il voulait se marrer mais il aurait plus passé pour un fou qu'autre chose, et il voulait pas expliquer son fou rire, il regarda juste par la fenêtre, un sourire amusé sur le visage. Ce We allait être une tuerie.

Le bus démarre, il prend la temps de parler à Matt avant de piquer du nez, visiblement pas assez dormit. Il se leva, histoire de se dégourdir les jambes et de réactiver son corps pour pas somnoler, il en profite pour faire un tour des têtes.

Il y avait du beau monde, vraiment du beau, déjà rien que derrière lui, une petite blonde au maquillage lourd mais pas vulgaire. Dommage, encore une blonde...La française? Pas blonde c'était déjà un bon point, il devait se renseigner sur elle, demander à Thomas et voir si il était pas déjà sur le coup, il y a des choses qu'on respecte et qui ne se fait pas. La même pour l'autre, chasse garder, bien que... La gotique? Diantre, à part Emma et Carole il y avait pas grand chose... Mais pas Carole... Mary Peut être...

Swain se mit un baffe intérieur venant de se rendre compte de ce qu'il était en train de faire, il en devenait addict, la chasse, la drague, l'exploit. Il cherchait autre chose, mais depuis un an il ne tournait plus qu'à ça, il avait même commencé à déserté les banc de l'unif faisant chuter sa moyenne. Enfin c'était les vacances, pendant les vacances c'est normal non?

Il se lève et va jusqu'à la planque de boisson, il était un peu tôt pour une bière, il aurait pas dit non a un shoot de whisky mais comme céréales du matin il évitait l'orge et le houblon, trop lourd, vive le malte. Sur le retour il voit les bancs des trois miss, une envie de s'y arrêter et de faire un brin de causette, voir même de leur proposer un verre histoire de briser la glace et de détendre les grandes sœurs mais elles étaient trop près d'elle.

Il retourna donc s’asseoir, tombé sur sa bête noir, pourquoi elle était là nom d'un chien?

Messages : 28 Date d'inscription : 05/07/2013

Un a un les étudiants en vacances montent dans le bus. Les sacs sont placés un peu partout. Les jeunes prennent place ou ils veulent, le plus souvent non loin de camarades qu'ils connaissent déjà. Matt salue au passage ceux qu'il n'a pas encore croisé à l'arrêt. Un mouvement manuel mécanique et un bruit de piston caoutchouté annonce la fermeture de la double porte du bus. On entend le passage de vitesse de John. Le véhicule était vieux... quelle idée une boite de vitesse !

Cependant l'engin jaune s'arrête au bout de quelques mètres pour attendre deux retardataires. Paty Lewis et Jessica Day. Dès qu'elles montent, Matt joint ses deux mains autour de la bouche et pousse un grand:

- HOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !

Retour à ce faux départ.
Quand Thomas donne les consignes de bonnes conduite, Matt lève un pouce vers lui et hoche la tête. Normal quoi.

William ne tient pas en place, bouge partout mais finit par prendre place du coté vitre. Tamy était juste derrière eux et ça... ça le ravie. Du coté couloir aux sièges à leur droite il n'y avait que les sacs. Matt baisse la petite vitre à son niveau, reprend sa place coté couloir et s'allume une cigarette. Il regarde l’extérieur.

- Faut garder un œil sur la route... manquerait plus que le Shérif nous tombe dessus. Hey Will, c'est pas ton ex là bas près de Tiana ?

Le temps d'avoir une réponse et l'étudiant se retourne vers Tamy.

- Au fait, c'est Emmy ton nom ? On s'est vu plusieurs fois au stade quand Marion le fréquentait.

Arg ! Erreur fatale de parler des disparus à l'aube d'un week end d'éclate. Vite fait Matt sort une nouvelle clope et la tend à la Miss.

- Une clope !?

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

Let's go! Tamy monte dans le bus comme une gosse qui se dépêcherait pour avoir la meilleure place. Et comme tous les cancres, elle file vers le fond et se dirige tête baissée là ou personne n'avait encore posé une marque de fesses. D'un bond, elle se retrouve contre la fenêtre et allonge ses jambes sur le siège d'à coté, loin d'insinuer qu'elle préfère rester seule, juste qu'elle avait du mal avec certaines bonnes manières.

Sans vérifier qu'on puisse la voir ou non, la blonde décolorée vira son chewing-gum qui n'avait plus de gout pour le coller sous le siège devant elle, et d'en reprendre un autre à la suite. C'est ainsi qu'elle remarqua les cheveux de Matt dépasser et se retourner pour lui offrir son plus beau sourire. Un peu étonnée, elle lui rendit la pareille en pensant qu'il était quand même pas si mal, malgré ses grands airs de con et ce fichu cure dent qu'il pensait surement "trop cool".

Puis Thomas prit la parole et fit son speech de bonne famille. Ouiii on fera pas trop de bêtises et promis si elle vomit elle essayera de pas tacher. A la fin, elle repointe ses deux doigts en l'air comme un réflexe et crie:

-Ouaiiii DJ monte le son maintenant!!

Elle ponctua sa phrase d'un rire gras tout en secouant la tête sur une musique encore absente. C’était peut être un tic ou pour se donner une contenance, mais ça lui permettait en même temps d'observer autour d'elle. C’était fou ce que ce petit monde n'allait pas ensemble et bizarrement, les stars du campus n’étaient pas les plus têtes à claque du lot. C’était qui cette bourge aux cheveux impeccables et au sac Chanel? Et les deux lesbiennes qui se décollent plus l'une de l'autre? Et le geek a lunettes là sérieux, il s'est perdu ou quoi? Quelques têtes avaient toutefois l'air sympathiques et Tamy fit un léger signe de tête au black un peu derrière elle ainsi qu'au brun au cheveux mi-longs, et finit son tour de table par un regard vers Carole qui lui faisait autant de peine que pitié.

Une voix pleine d’assurance la sortit de ses pensées. Matt tente de faire la conversation de la pire façon qui soit. L’erreur fatale dans ces cas là, c'est pas de parler des histoires qui fâchent, mais bien de se tromper de prénom. Tamy fronce les sourcils avant de réaliser qu'elle ne s’était peut être pas vraiment présentée. Et oui, elle n’était pas encore la star du bahut comme lui....

-Nan c'est Tamy. Et je ne fréquente plus trop les stades depuis qu'elle est morte.

Comment casser l'ambiance en deux secondes...
Heureusement le footeux enchaine et lui propose une cigarette. A dire vrai, elle aurait bien besoin de quelque chose qui la relaxe un peu plus mais bon, ça aurait été malpoli de refuser. Elle se redresse et lance:

-Ouais merci. Tu me l'allumes?

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Un week end entre potes... tu parles ! Une belle connerie, ouais ! Roméo ne sait toujours pas ce qu'il fout ici... à part pour laisser son écœurant beau-père se farcir sa maman sans craindre que le "petit" vienne taper à la porte en pleine nuit... ce qu'il ne fait plus depuis longtemps ! Au moins deux ans !

Ce bus est un peu comme le bahut : rempli de pétasses et d'abrutis finis ! Sa place n'est pas ici, et tous les regards qu'ils croisent le lui font bien remarquer ! Enfin, presque tous les regards... Il a eu droit à deux sourires : celui de Swain et celui d'Alison.

Au premier, il a répondu d'un hochement de tête discret. Ils se connaissent, certes, mais ne veulent pas pour autant que ça se sache. L'un comme l'autre. Leurs magouilles respectives et communes ne gagneraient pas à être divulguées...

Pour Alison, c'est différent... Le sourire avait été moqueur. Comme toujours. Comme tous les autres. Mais elle, c'est différent... Ah, Alison ! Ce jour inoubliable où elle lui avait chauffé les couilles à blanc puis avait vu cette foutue page d'accueil de Youporn sur son netbook couvert de chocolat chaud... Et depuis... depuis...

Bah, autant ne plus y penser. Le crapaud et la princesse, c'est du flan ! A part pour sa maman, peut-être... et son crapaud fistuleux de beau-père !

Puis il y a pire que ça... Voir qu'Alison faisait partie du voyage fut un choc - une chance qu'il avait tout un stock d'aérosol de Ventoline pour le cas où elle lui adresserait la parole - mais c'était rien en comparaison de la vision cauchemardesque en bonnet qui se tenait affalée en fond de bus : Marshall Bailley. En d'autres mots : le plus gros connard qui est foulé le sol de cette planète après l'inventeur du Chatroulette ! Hulk écrase ? Marshall aussi ! Aussi con que le géant d'émeraude... et encore, Hulk savait redevenir Bruce Banner, de temps en temps. Marshall restait toujours Marshall. Toujours à faire son caïd. Toujours à brutaliser les faibles. Toujours à voler les affaires des petits geeks qui demandaient rien à personne !! Comme ça que Roméo avait sollicité les services de Swain, d'ailleurs... Depuis, il se sent redevable. Encore aujourd'hui. D'autant que William connaissait son petit secret, du coup !

Allez ! Oublier tout ça ! Juste deux ou trois jours à passer. S'asseoir, patienter, se faire oublier et rentrer chez lui pour reprendre sa partie de EVE online avec ses potes... ses "vrais" potes ! Ceux dont il ne connait que la voix à travers son micro-casque... Ceux qui passent pas leur temps à se foutre de sa gueule ou à se demander comment ils pourraient l'humilier aujourd'hui !

Il a trouvé sa place et n'en bougera pas. Devant, les sacs entassés. Derrière, la poubelle, le dépotoir... Personne viendra se pointer ici à priori. Pas tant à cause de la poubelle que de sa propre présence...

Merde. Mais qu'est-ce qu'il fout ici ?

Elle voit donc la quasi totalité des membres monter dans le bus. Si on lui a sourit, dit bonjour, elle répond, sinon, un simple signe de tête d'un air absent... Pas encore prête à être expansive. Un noir entre également... Elle avait pourtant cru que les américains avaient bien entamé le boulot... Ils ne les ont donc pas tous pendus ? Pour une fois qu'ils faisaient les choses bien. Déjà qu'ils ont eu un président de ce genre de race inférieure...

Derrière elle, Alison et Emma, elle entend leur conversation, des bribes, du moins, sans l'écouter vraiment. Pas que ça ne l'intéresse pas, mais... si, en fait. Elle n'en a rien à branler, d'ailleurs, ça abimerait ses ongles, de branler quoi que ce soit.

Marie-Elisabeth n'est pas dérangeante, à moins que le fait qu'elle n'ait pas l'air de se mêler aux gens dérange quelqu'un. Doucement, hein, faut une sacrée période d'adaptation, c'est qu'il y a un max de paliers de décompression pour atteindre leur niveau !

Elle se contente pour l'instant du bruit et de l'odeur, sort un livre de son sac, "À la recherche du temps perdu, tome 4" de Proust, tout à fait de circonstance. (oui, même ses lectures sont barbantes.)

Messages : 23 Date d'inscription : 06/07/2013

Eeeet c'est tipar !
Le bus tremble, on est en route pour la sauterie qui pourrait bien être la plus ringarde de l'année... Desmond essaie de trouver ses marques en examinant l'assemblée, toujours, et se dit qu'on est pas sortis avec un casting pareil...
La gothique lui sort le numéro classique de wasp en rébellion envers des parents aisés, moue fermée et look de magazine toutes options insoumise, tout en conformité, plus conformiste que le conforme.
Marshall c'est un autre souci, il connait le type, ont des fréquentations en commun, non y'a pas, c'est un type avec la street cred' impeccable, mais il n'a jamais pigé qu'une carrière dans le rap n'était peut-être pas pour lui, ça le met mal à l'aise, le Desmond, ce freestyle laborieux.. Il peine à réprimer un petit rire, se contente de sourire, un peu navré, puis de se retourner vers Mortitia..

Faudrait voir ce quelle a dans la culotte, mais si elle correspond bien à l'arhétype imaginé par De', faudra pas compter sur elle pour la revente de cachetons.

Bref, de l'ambiance.. Il termine son gobelet cul-sec.
On va aller faire le plein..
Il penche la tête vers Cassie, si elle l'envoie chier qu'elle aille se dessécher en enfer, lui présentant le gobelet comme pour proposer de manière évidente de ramener à boire, même chose pour Marshall, et du bout de l'index il tapote l'épaule de la petite blonde assise devant..

Salut. Moi c'est Desmond. Je vais chercher à boire, tu veux un truc ?

Le mec fait tous les efforts du monde. Mais il ne sait pas encore s'il ne va pas rester à la prochaine station service et appeler ses potes qu'ils viennent le chercher.

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Vroum vroum. Le taco d'une autre époque continue sa vitesse de croisière tout comme la discussion du chauffeur et son meilleur ami. Les deux gars sont tellement pris dans leur sujet qu'ils oublient de mettre de la musique... au grand bonheur de Mary. Le soleil commençait à vraiment taper sur la carlingue, les fenêtres ouvertes n'étaient pas de trop pour faire entrer un vent libérateur. Il ne va pas sans dire que les gorges s'asséchaient tout de même.

Du coté des deux amies Alison et Emma...
" - Tu crois qu'il a fait une bêtise ? C'est certainement une erreur. Tu sais, on a tous besoin de se chercher à un moment ou à un autre... C'est probablement qu'une passade. Est-ce que tu l'as revu depuis ?"

Emma: - Je ne sais pas, il en fait tellement. Ce n'est pas une erreur, il fait vraiment n'importe quoi. Comme la fois ou il était partit dégrader l'église... je suis passé derrière lui pour nettoyer ce que je pouvais. Oui, je le revois de temps en temps pour essayer de lui faire prendre conscience. On... on discute mais c'est à chaque fois vain. J'ai l'impression qu'il prend plaisir à me tourmenter.

Du coté des footeux...
Carole évite de regarder William pendant son passage. Elle fait comme dit à Tiana, elle se met en position pour dormir... genoux contre son buste et les bras autour des jambes. Quand William termine de passer, Ryan l'interpelle.

Ryan: - Hey Willy-Boy ! C'est pas ta sœur au fond du bus !? Faut lui dire qu'Halloween c'est pas maintenant hein !

A ce quoi il se marre énergiquement... imité par Tiana et Lutz qui secoue la tête de dépit.

Desmond, quant à lui, propose à ses voisins d'aller chercher à boire. Marshall lève un coté de son bonnet enfoncé jusqu'au nez et secoue la tête. Visiblement le rappeur comptait dormir. Chose qu'il n'arrivera pas avec le nouveau cri qui se propage dans le bus.

Lutz: - HOUUUUUAAAA ! YEAAAAAAH !

Le musculeux étudiant se lève de son siège et va se mettre dans le couloir. Il a à la main son portable qu'il fixe comme un ticket gagnant du loto.

Lutz: - JE PASSE EN PRO ! Confirmation du coach, j'vais être dans les premiers tours de Draft cette année ! Putain j'en reviens pas ! JE PASSE EN PRO !

Tiana: - Je veux un K, un E un L !!!

Rêve de tout étudiant sportif en Amérique. Lutz devait être vraiment un bon pour passer dans les premiers tours de Draft. Elle était surement là la réponse sur son manque de copine. Keller était connu pour ne pas toucher à la drogue, ne pas faire de sorties, quasi pas boire et de passer son temps à s'entrainer. Une bonne partie des jeunes du bus le félicite. Certains applaudissent, d'autres lui glissent un mot même s'ils s'en foutent mais un autre blond devient plus blême en consultant son portable.

Thomas: - Tu vas pouvoir décompresser ce week end Kel'. Tournée générale pour fêter ça !

Thomas ira faire la distribution de cannettes de bière entreposées dans une glacière. Desmond était grillé sur l'initiative. La conversation étant coupée, John enclenche une cassette dans le vieux poste de musique du bus.

Messages : 28 Date d'inscription : 05/07/2013

C'était Tamy son prénom, ça lui revient maintenant. Fallait garder cette info et zapper l'autre pour éviter de gâcher le week end avec des mauvais souvenirs. Quelle histoire de dingue ce meurtre quand même... on pense que ça arrive toujours à l'autre état voisin et jamais le notre.

- V'là miss Tamy.

Cigarette et allumage en règle.
Quand... la Black de service est levé et demande à Tamy si elle veut un truc à boire. Pas lui. Sale con. Fallait qu'il lui sorte un truc vu qu'il est bien en face mais un cri fait se retourner Matt. Lutz était au milieu du couloir à pousser un cri façon motivation de défense sur le terrain. Il était déjà stone ?
Non, la nouvelle est annoncée directe. Il passe en pro ! Le sourire n'est pas vain du coté d'Herring ! Il se met à pousser un cri juste après.

- OUAAAAAIS KEL' LE MEILLEUR ! HIP HIP HIP DE-FENSE KEL' !!!

Bien content surtout que Beck tire la tronche même si c'était mérité pour Lutz. Le chevelu participe à la joie du Linebacker quand la musique se lance. Il acceptera une cannette de Thomas qu'il s'empressera de boire.

Ca Sœur? De quoi il parle? C'était une blague pour se foutre de sa gueule ou il y avait une raison sous-jacente a sa pique?

Will répondit d'une simple hochement de tête et d'un sourire constipé avant de rejoindre Matt, assez perplexe, surtout qu'en voyant la tête que faisait Lutz c'était plus une blague à la con qu'un remarque constructive, il devait comprendre le pourquoi, il n'en dormirait pas... Il aurait bien aimé pourtant poser sa tête contre la vitre et finir sa nuit.

Sur le retour, avant de prendre sa place il profite d'être debout pour regardez derrière lui, derrière la belle blonde, à coté du noir, la gotique qui s'était collée au bus dés son arrivé. Il devait parler d'elle mais pourquoi serait-elle sa sœur? Elle ne lui ressemblait en rien, que ce soit physiquement, ou d'un point de vu vestimentaire. Elle ne devait même pas être dans les personnes aisées... C'était une blague à la con.

Il reprend donc sa place avant que Lutz ne se mette à crier. Il passait pro l'enflure! Will se releva pour lui sauter dessus amicalement, choque de bloqueurs au milieux du bus, assez violant mais contrôlé. Il le soulève pour le féliciter avant de le reposer. Il était lourd le cochon, et son épaule était plus aussi forte qu'avant.

Félicitation, tu profites que je ne sois plus là pour prendre la vedette saligot!

Une tape sur l'épaule avant d'attraper deux canettes que Thomas propose pour en filer une à Kel et la cusser avec lui. Un rapide coup d’œil vers le Quarterback pour voir la rage et la jalousie qu'il devait être en train de dissimuler. Il devait montrer un visage heureux mais Will était certain qu'il bouillait intérieurement.

Ce soir on se défonce, je veux pas te voir autrement que complètement jeté mon gars!

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

- Peut-être devrais-tu le laisser assumer ses actes et ne pas sans cesse vouloir le protéger, le défendre. Tu dois aussi vivre, te construire et penser à ton avenir. Puis, il est assez grand pour savoir ce qu'il fait.

Certains secrets s'effilochent, se dénudent parfois pour ne laisser entrevoir que le reflet d'un mensonge - ou peut-être - d'une vérité sans le moindre apparat. Dérangeante, crue(lle) et violente pouvant faire passer un visage poupon du vermillon à la lactescence pure; tandis que des paupières souhaiteraient se clore suffisamment pour draper pudiquement ce que les yeux ne veulent entrapercevoir.

- ... Mais ce n'est que mon avis. Il vaut ce qu'il vaut. Sans doute, en ferais-je autant, si ma sœur déviait du droit chemin. J'ai entendu dire qu'il jouait dans un groupe... Faudra me faire écouter, j'aimerai bien découvrir. Depuis combien de temps tout cela dure vraiment ?

Les créatures avaient amené leurs démons. De ceux lovés dans l'ombre de leurs silhouettes. Des démons qu'on ne soupçonnerait pas. A peine croisés, à peine devinés avant d'être oubliés dans le tourbillon de la vie. Tous pareils à des boites de pandore qu'elle craignait désormais d'ébrécher, même à peine.

Un malaise étrange. Une fièvre subite avant le froid glacial. Se jouer des températures en inversant les pôles. Tenter d'ignorer ces masques qui s'écaillent et tombent en lambeaux, un frisson dans le dos. Et ces yeux-là guettant l'indicible quand les siens fuient dans les paysages à travers la vitre sale.

Le visage lisse et rond d'Alison se fige parfois en une moue indéfinissable, tandis que ses doigts pianotent à une vitesse raisonnable sur le smartphone dont l'écran est toujours caché, lorsque la jeune femme ne nourrit pas l'échange avec sa comparse. Une fois ou deux, sa lèvre inférieure tremblera imperceptiblement avant d'être légèrement mordillée.

Les cris l'atteignent à peine. Mécaniquement, elle sourit. Félicitant ainsi, de manière discrète, le jeune homme voué à une carrière prometteuse. Sur la réserve, elle déclinera l'invitation à boire de l'alcool. Ne serait-ce que de la bière. A ce point ennuyeuse pour ne point partager cette frénésie festive semblant accaparer les jeunes gens présents ?

Un radieux et chaud sourire s'esquisse néanmoins sur ses lèvres roses au moment où Thomas l'aborde.

Un lecteur MP3 sorti du sac.

Lorsque chacun sera servi, alors que son dos épouse parfaitement son siège tant qu'on croirait qu'elle tente de s'y incruster, son visage se penchera discrètement vers l'arrière pour chercher à croiser un regard en particulier.

Qu'on s'y trompe ou pas, ses prunelles acier passent de William à Matt. Enfin à Lutz, avant de s'attarder sur celui qui les sépare.

Nul n'entendra tant le son est bas, et le volume du radio K7 fort, alors qu'une des oreillettes n'a pas encore trouvé sa place contre le tympan de la rousse. Un [Play] accidentel.

Messages : 8 Date d'inscription : 06/07/2013

Cassie regarde à peine la proposition de son voisin de voyage. Son air plutôt antipathique en disait long sur son caractère. Elle retire ses écouteurs :

- Nan j'veux rien. Plus tard.

Elle éteint sa musique, range son téléphone dans sa poche. Elle remarque deux rangées devant un mec qui la regardait. Elle détourne son regard vers la fenêtre en ayant sa tête en mémoire. Elle pense savoir que c'est son "presque" homonyme. Elle en sourit légèrement, trouvant la situation amusante mais le reperd aussitôt. Elle se demande si la comparaison de leur nom ne lui fait pas défaut à cause d'elle. Elle prend son paquet de cigarettes et en allume une autre.

Ça crie, ça braille, ça braie et ça brâme, à moins que ça ne meugle ou beugle. Marie-Elisabeth du Guesclain relève la tête de son livre - pourtant passionnant - en étouffant un bâillement et observe d'un regard neutre ce qui se passe autour d'elle. La grande joie du premier braillard est d'avoir le droit de continuer à se détruire la santé sur un terrain, de gagner beaucoup d'argent au péril de sa vie, de finir, vieux avant l'heure, bedonnant et blessé, retraité dans une grande maison. Il y a pire comme projet de vie, mais elle s'interroge sur l'intérêt d'oublier jusqu'à l'existence de son organe cérébrale, et ce, volontairement.

Visiblement l'idée enchante une bonne part des occupants du bus, alors elle se mêle aux autochtones et le félicite. Un "toutes mes félicitations" tombe, non pas comme si elle lui disait d'aller se faire foutre, non, le ton, le regard, tout est calculé pour qu'on croit, en l'entendant, que cette promotion est réellement importante à ses yeux et qu'elle s'en réjouit sincèrement.
Merci à ses professeurs de savoir vivre et de maintien. Ou l'art d'envoyer les gens se faire foutre cordialement.

Elle se rassied, accepte une bière comme elle accepterait une flûte de Champagne, et la porte à ses lèvres, mécaniquement. Le goût est loin, d'être idéal, le débit bien loin d'être parfait, mais elle a soif. Il parait que la bière désaltère... Est-ce vraiment de la bière, ce truc ? Elle cherche - inutilement - la saveur des céréales, des fruits qu'elle pourrait y trouver... On est loin d'une "Trois Moines" ou d'une "Duchesse Anne"... ne parlons même pas d'une "Stout"...

Elle aurait dû faire des études de sociologie, voire d'ethnologie, en fait... Elle aurait pu faire un mémoire rien qu'avec la manière qu'ont les américains de s'amuser. Sports violents, boissons insipides, graisse, sucre et drogues... L'art du plaisir par l'autodestruction. Etrange peuple. Aujourd'hui, elle était au Zoo, de là à se demander qui était dans la cage...

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Sa partie de Soul Sacrifice bat son plein. Il vient de passer un level !

Heureusement qu'il a sa Vita avec lui. Par moment, il parvient presque à oublier où il est et, surtout, avec qui il est... Un bande de cons. Bon, il y a a bien cet Eddy Woodson qui lui semble être une personne respectable et normalement constituée. Un mec normal. Un geek quoi. Il jouit même d'une sacrée réputation dans le milieu des MMORPG ! Enfin bon, il ne le connait pas plus que ça et, entre mecs normalement constitués, on s'adresse pas la parole sans être muni d'un micro-casque. C'est la base.

Il y a bien Swain. Sans être un véritable ami, ce n'est pas non plus un mec dénué d'intérêt... Encore que, selon le contexte... S'il n'y a pas la moindre effluve de femelle à dix kilomètres, il peut se montrer d'agréable compagnie. Là, bien sûr, vu la faune, il est totalement happé par sa principale passion : la chasse sexuelle.

Et Alison. Juste là, à quelques fauteuils à peine de lui. Le nombre de fois où il a souillé ses draps en rêvant de cette journée, dans le petit snack près de chez lui, où elle travaillait. C'était sa première journée. Il ne l'avait même pas remarqué au début, bien à l'abri qu'il était dans sa petite case réservée, tout au fond du restaurant. Persuadé qu'il était que personne ne s'intéressait à lui, il suivait son petit planning habituel : mails, derniers comics mis en vente, dernières nouvelles du monde vidéo-ludique et, bien sûr, préparation de sa petite playlist quotidienne sur Youporn - histoire de bien terminer la soirée à venir, quand sa session sur EVE online s'achèverait... Et là, ce fut le drame ! La vision cauchemardesque du chocolat chaud renversé s'écoulant sur son netbook... La sensation du breuvage atrocement brûlant continuant sa course pour se déverser sur son entrejambe... La respiration qui commence à se saccader, le souffle à manquer... Sa main qui tâtonne ses poches à la recherche de sa Ventoline... La panique... Et, soudain, il entrevoit le visage de la jolie rouquine, de la serveuse maladroite : Alison. Roméo tombe immédiatement sous le charme. Sa beauté, sa douceur, son sourire... Elle s'excuse poliment, avant d'attraper le netbook pour l'essuyer, toute gênée par sa maladresse et... et tombe sur la page d'accueil de Youporn. Alors là, c'est carrément l'asphyxie pour Roméo qui trouve enfin son aérosol et s’envoie une bonne décharge avant de décéder, tandis que son sentiment amoureux se fait ratatiner par la honte...

Lorsqu'il rêve de cette journée - trois nuits par semaine en moyenne -, il va sans dire que son subconscient s'arrange pour modifier légèrement la fin. Alison, alors, se désintéresse totalement du netbook pour à la place s'échiner à sécher l'entrejambe de Roméo à grand coup de va-et-vient, munie de son torchon, avant de lui proposer de faire "plus ample connaissance" dans les toilettes du snack. Il est à noter que son uniforme de serveuse est étrangement plus minimaliste dans son rêve...

Aïe ! Presque plus de point de vie ! Retour à Soul Sacrifice... Reste concentré, mon vieux, si tu veux pas te retaper tout le niveau !

Depuis le début du voyage, il entend les messes basses, il entend les rires, les discussions... Et cela l'emmène à une conclusion sans équivoque : il n'en a rien à foutre. Pourtant, un cri est poussé assez fort pour l'arracher à l'écran de sa Vita : Lutz va passer pro. Génial. Il va passer les dix années à venir à jouer avec un ballon. L'année dernière, quand sa mère l'avait emmené dans un parc aquatique pour son anniversaire, Roméo avait vu quelques otaries qui avaient fait le même choix de carrière... Félicitations !

Cela dit, d'autres semblent se réjouir et voilà que Thomas distribue des bière à tout-va pour fêter ça. En plus d'être beau gosse, ce mec pue la sympathie à trois bornes... et puis Roméo est au courant qu'il vient de passer des années difficiles... Alors, au lieu de lui cracher à la gueule comme il aimerait le faire, il lui sourit timidement et accepte la canette que lui tend le brave garçon. Thomas a tout juste tourné le dos que le sourire de Roméo disparait et que la canette s'envole par-dessus son épaule, direction le dépotoir.

Quand est-ce qu'on rentre, bon sang ?

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

Matt ne se fait pas prier pour l'allumer... sa cigarette. Pour le reste elle verra bien plus tard mais s'amusa au passage à lui offrir un sourire qui en disait long. Après tout elle était aussi venu là pour s’éclater, et quoi de mieux qu'un week end loin de tout pour s'octroyer un peu de bon temps. La blonde tira sur sa cigarette en regardant autour d'elle. C'est vrai qu'ils étaient plutôt pas mal tous ces footeux shootés aux stéroïdes, surtout quand ils évitaient de parler. C’était clairement pas un bouillon de culture ici, mais qui leur en demandait tant?
Son tour de vue s’arrêta au moment ou une voix venue de son dos se présenta et lui proposa à boire. La blonde sourit, clope au bec et fumée sortant de ses narines:

-Ouaiiis merci mec!

Elle n'eut pas le temps de lui préciser ce qu'elle voulait que le car se mit à exulter au sujet d'un passage pro de l'un des joueur. Tamy se redresse de son siège pour voir de qui il s'agissait et continue de sourire à la vue de tous ses mâles pleins de muscles redevenus des gosses qui voyaient leurs rêves se réaliser. Son poing relevé et tournoyant accompagnait alors un cri proche des primates qui signifiait "félicitation" en langage courant.

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

De ses yeux, elle a vu le vase se fissurer avant que l'eau croupie par tant de retenue ne s'écoule en un goutte-à-goutte minutieux et discret. Statufiée, elle devient spectatrice d’une tragédie cachée. Sa lèvre inférieure à nouveau mordillée.

Elle se sent tiraillée, morcelée, engloutie par une vague silencieuse qui la surprend.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre,
En a fait lentement le tour.

Son cœur s'est figé face à une rage bouillonnante semblable à un tsunami qui la terrifie.

Entre chaque goutte, ses yeux se posent. Se révulseraient presque.
Entre chaque goutte, la lumière se met à briller. Crue, violente, terrible. Cela zèbre en tous sens. Elle souhaiterait juste être aveuglée pour ne plus rien voir, ne plus rien deviner. A tort ou à raison.

C'est la torture de l'âme qu'elle entrevoit dans un éclat blafard et monstrueux.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Le nœud se forme à nouveau dans son ventre. Sentiment de malaise qui, grandit chaque instant un peu plus, l'empêchant presque de respirer.

D'une main mal assurée, elle extrait difficilement de son sac, un poudrier, qu'elle ouvre mécaniquement avant d'observer son visage aux yeux tristes et graves. Miroir aux reflets abscons. Que peut-elle bien y voir ?

Elle ne s'est jamais trouvée jolie excepté une fois, par hasard, dans un moment d'égarement stupide. Pourtant, elle se découvre comme pour la première fois. Parvient-elle même ne serait-ce qu'à se reconnaitre ?

Un moment avant qu'elle ne daigne le ranger d'un geste mécanique, en faisant comme si. Comme si elle devait se repoudrer le bout du nez. A moins qu'elle ne vérifie que le masque neutre et avenant qu'elle s'est forgée, tienne encore là, bien dissimulé sous ses traits.

Un moment avant que ses doigts ne pianotent encore, plus fiévreusement, comme pour éloigner la violente tourmente du rivage abrupt pour ne pas risquer de s’y noyer.

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.

(Le vase brisé - Sully Prudhomme)

» Sur la route, à l'écart.