3) L'arrêt à la station essence

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Roméo ne voit rien venir. Il joue, peinard. En fait, il joue vachement bien. Peut-être une de ses meilleures parties et il va certainement taper un highscore... Quand une main parfaitement manucurée vient se poser sur l'écran de sa Vita ! Qui ose ? Et lui qui n'a même pas prévu de lingette pour nettoyer son petit bijou adoré... C'est dramatique !

Il a juste le temps de lever ses yeux écarquillés sur l'outrecuidante que la phrase tombe. Comme quoi, s'il avait à mourir, que ce soit en silence... Pas croyable. Il s'apprête à rétorquer que s'il venait à mourir, il s'excusait d'avance pour l'odeur et les échappements gazeux de son corps en décomposition, quand l'information arrive à son cerveau : c'est une main manucurée. Une main de femme ! Cette promiscuité lui noue déjà la gorge. Ça ne s'arrange pas quand son regard tombe sur le visage de la pimbêche... Pardon, de la fort jolie pimbêche ! Là, il frise l'asphyxie. Et c'est pas fini... Ses yeux rebroussent chemin, dans la seconde, pour revenir quelques centimètres plus bas, là où le très chic tailleur rose s'ouvre sur un chemisier blanc qui s'ouvre sur... sur... sur le monde, sur l'Everest, sur le but de toute une vie, sur la promesse d'une vie heureuse ou, plus simplement, sur les nichons de la bourgeoise !

Bon, entendons-nous bien. Il ne s'agit là que d'un bout de peau, d'un vague relief entrecoupé d'une ligne parfaite. Le sommet de l'iceberg, en somme, dont les eaux blanches du chemiser ne laissent que deviner l'ampleur encore dissimulée de sa poitrine. Pas de quoi s'émouvoir pour le commun des mortels... Roméo, lui, est parti. Il ne réalise même pas que son souffle s'en est allé, lui aussi. C'est à peine si l'apparition du shérif le trouble, à peine s'il entend le cri, venu de l'extérieur, à peine s'il remarque la pâle copie d'un Clint Eastwood vieillissant affublée d'un costume de policier repartir... Il n'a plus d'yeux que pour la bourgeoise. Il ne reprend connaissance - et conscience de sa respiration - que quand son parfum vient titiller ses narines. Une effluve délicieuse qui lui fait oublier l'odeur de bière éventée qui s'échappe dans son dos. Et - Oh, Seigneur Dieu ! -, voilà qu'elle lui parle à nouveau ! Vider les poubelles ? Ah, mais oui, mais oui, il est prêt à vider tout ce qu'elle voudra !

C'est là que l'angélique marquise se dirige vers l'autre con. Oui, Marshall, si vous préférez. Il n'a pas vraiment le temps de réagir que "l'autre con" sort de son coma et, après avoir remonté son bonnet, il fait de même pour ses testicules. Fin de la période d'hibernation pour l'Ogre des collines. Il baragouine quelques mots, piochés plus ou moins au hasard dans son pauvre lexique. Quelque chose à base de "pute, race, merde, keufs, chienne, putain, pouffe..." entremêlés. Égal à lui-même, ce débile. Une partie des insultes est adressée à la jolie bourgeoise et Roméo, en bon gentleman, voudrait bien interpellé le manant d'un "non, mais dîtes donc !" bien senti... Nul doute que la racaille se sentirait meurtrie par une telle invective ! Seulement, quand l'air vient à manquer, difficile de s'exprimer...

Le voilà qui se lève et se dirige vers Roméo ! Mais pourquoi ? Il n'avait rien dit ! L'Ogre se penche même vers lui et, soudain, fait mine de lui asséner un coup de coude. Roméo a de très bon réflexe et il ne manque pas, avec adresse et faisant montre de sa grâce naturelle, d'esquiver la manœuvre dans un mouvement de recul qui le conduit à se cogner la tête sur la vitre derrière lui. Quand il rouvre les yeux, "l'autre con" s'éloigne déjà, poubelle en main, en direction de la sortie, à l'avant du bus... Qu'il s'éloigne ! Une manière comme une autre de se débarrasser de TOUTES les ordures !

Roméo essaie de rester digne, tout en portant sa Ventoline à ses lèvres... Ksshhh Ksshhh... Au moins, il respire déjà mieux. Il réajuste ses lunettes, son nœud papillon puis se frotte brièvement l'arrière du crâne. Il hésite un instant à se tourner vers la jolie jeune femme si raffinée, il a trop peur de lire dans ses yeux à quel point elle le trouve ridicule. Il préfère garder en tête l'image de son chemisier entrouvert. Elle lui ferait presque oublier... heu... comment s'appelle-t-elle déjà ?... Ah, oui ! Alison !

Finalement, il décide d'en revenir à son jeu vidéo. Le cri, le shérif, la station miteuse... tout ça l'intéresse autant que les mycoses génitales de son beau-père. Il n'attend qu'une chose : la fin de ce voyage merdique.

Il avait l'habitude qu'on lui tombe dans les bras, mais elle était rapide l'Alison, si tôt dans ses bras, si tôt en dispute, genre de fille qui tape directement sur les nerfs et qu'on à envie d'envoyer gentiment chier si elle n'était pas si belle. Sur le coup William ne comprit pas grand chose. Il avait juste ouvert la porte pour prévenir Thomas, elle aurait pu simplement si glisser sans le cogner, il n'était pas non plus aussi large que ça. C'était flatteur mais il était quand même loin de Lutz. C'est même pas comme si il était sorti de la boutique en trombe.

Pardon, excuse moi!

Sourire franc se voulant amnistiable mais pas vraiment convaincus. Pourquoi il devait s'excusez d’ailleurs, c'était elle qui lui sautait dessus. Mais pas le temps d'en parler ou d'ajouter quoi que ce soit qu'elle s'est déjà engouffré à l'intérieur. Un regard confus à la gothique avant de lâcher la porte.

Thomas suivit du pompiste, pas de Carole... Ils trouvent un chien mort, William s'attendait à un truc plus petit comme un rat, ça devait vraiment être dégueu dedans. Trois jours... Il voulait même pas imaginer depuis combien de temps elles n'avaient plus été nettoyées. Il irait se soulager dans les bois, pas question qu'il pose un pied dans les chiottes du coin.

Retour de la rousse, elle semble gênée, vouloir l'éviter même. Swain n'en perdait pas une miette, elle était sacrément mignonne avec son air embarrassée et timide. Seulement elle était poursuivit par son petit animal de compagnie, il lui semblait qu'Eddy c'était plus un nom de chien.

Qui va protéger Eddy?... Il a dit qu'il la protégerait?! C'est difficile de réprimer un fou rire, il sourit juste discrètement, terriblement amusé par cette vision. Il devait être moins épais qu'elle, il allait rien protéger du tout, il ne pouvait même pas la défendre de son corps. Il pouvait même pas défendre son pc alors une fille aussi jolie.

En plus pauvre Bacon, lui aussi voudra surement la protéger. Deux geeks et une rousse, on aurait dit le nom de la prochaine vidéo qu'allait regarder Roméo. La voilà qui replonge à l'intérieur. Il regarde Cassie avec un large sourire.

Je vais aller faire un petit tour libérateur avant de remonter dans le bus, quand il serra parti tu pourras la reprendre.

Un rapide signe de la tête en direction de l'herbe sous la chariot et il s'en va, mains dans les poches vers un arbre accueillant sur le quel il allait se soulager. Problème de la bière, on en pisse deux fois plus qu'on n'en bois.

Bon. Personne ne la calcule, mais elle a l'habitude, sorti de son petit cercle d'amis proches, tous artistes, tous un peu déglingués. Lorsque le pompiste parle de son chien crevé (c'était donc ça, l'odeur !), elle esquisse une petite moue dégoûtée, mais n'en perd pas le Nord pour autant. Du sac, le smartphone est sorti, et dès qu'il ressort de la chiotte avec le cadavre dans les mains, elle mitraille. C'était pour ses collages, ça lui éviterait de devoir laisser pourrir des ratons-laveurs clamsés à l'arrière du jardin de sa grand-mère.

Cela fait, elle s'éloigne, et laisse les greluches se remettre de leurs émotions. De toute façon elle méprisait les pom-pom girls, adulées simplement parce qu'elles arrivaient à lever la jambe en hurlant des cris d'encouragement. Et la main plonge à nouveau dans le sac, pour en sortir un paquet de clopes, dont elle extrait une cigarette qu'elle allume.

Regard circulaire jeté tout autour d'elle. Tout le monde semble déjà s'être trouvé un groupe, des amis, tout du moins connaître quelqu'un. Elle ne comprend pas bien ce qui a poussé Thomas et John à l'inviter. Elle avait rencontré le premier à une expo, sur le campus, quelques jours auparavant, mais s'étonnait que cela lui ait attiré son amitié au point de se retrouver invitée à sa petite sauterie.

Qu'importe.

Elle s'approche, et s'appuie contre le bus à la place, en continuant à griller tranquillement sa clope.

Messages : 8 Date d'inscription : 06/07/2013

Cassie est resté dans le magasin pour détourner l'attention sur elle. Quand elle se dirige vers la porte de sortie, elle ne voit plus la boulette sous le chariot. Une palpitation se fait ressentir. C'est will? un étudiant, un client venu entre temps?
Elle voit will en compagnie d'une amie certainement et voulait éviter d'en parler. Elle le voit partir vers un arbre. Illico elle se dirige vers lui et s'amuse aussitôt du fait qu'il pissait.

-Ca va? j'te gêne pas au moins

Elle ne pouvait s'empêcher de regarder le membre déballé

-une envie urgente apparemment! Dis c'est toi qui a prit ma boulette? T'as intérêt à ce que ce soit toi ... sinon ... des rumeurs pourraient circuler tu sais ...

Elle s'éloigne en lui donnant une petite tape au cul. S'allume une clope restant sur la petite cour entre le bus et le magasin.

Messages : 28 Date d'inscription : 05/07/2013

La porte s'ouvre...
Il fait vraiment sombre. Tamy cherchait une "fille". Matt n'avait aucune idée sur l'age et la véritable raison de "pourquoi elle la cherchait". Ce qu'il était certain c'est qu'elle avait l'air perturbée et qu'il ne serait pas normal qu'une "fille" soit dans le noir dans cette pièce. Néanmoins, le Quarterback cherche à l'aide de sa main un éclairage sur le coté du mur. Il trouve !

Clic

- Aaaaah !

Cri de stupeur !
Une horrible tête ou plutôt gueule le scrute de toute sa hauteur ! Un truc poilu aux yeux brillants et petites dents cruelles. Herring recule de deux pas et se protège en levant un bras devant son visage. Pourtant le monstre, la bête ne bouge pas. Elle reste là à le mater. Deux... trois secondes suffisent pour rendre stupide cette réaction. Ce n'était qu'une tête de cerf empaillée. Mais quel con ! Il souffle, roule ses épaules pour se détendre, regard sur la gauche pour voir si personne ne l'a vu et entre dans la pièce.

- Petite ? Peeeeetite...

Matt pénètre bien plus en appelant. Il regarde de tous les cotés et constate que c'est une sorte de bureau avec un tas de fourbi. Un mélange d'endroit de gestion, comptes, trophées de chasse et affaires personnelles. Pas l'ombre d'une fille... à moins qu'elle soit entrée dans le noir et s'est planqué sous le fourbis. Il ressort et ferme la porte après avoir éteint. Restait la dernière porte... celle fermée à clef. Heureusement qu'il était sortit puisque...

Pompiste: - T'as d'mandé l'permission de cac aux'tchiottes ?

Un sursaut à la demande du pompiste qui venait à peine de revenir. Cepandant, pour Tamy, il se lance.

Matt: - On recherche votre petite fille qui était perdue. Elle a fait peur à mon amie.
Pompiste: - Qu'es-tu-dis ch'lu j't'ravaille seul'ci et j'ai pô d'fille.
Matt: - Ah heu, ok. Ca doit être une erreur.

Sur ce Matt passe le rideau de boules sous le regard mauvais du Sudiste. Il regarde Tamy et lève les épaules.
Tout le groupe présent peut voir que le Shérif est entré aussi. Il venait juste de faire une remontrance à Jessica au sujet d'une photo prise. Quelqu'un allait oser dire au Shérif qu'une fille se cachait ici ? Parce que d'après Matt, personne dans la pièce et il restait qu'une porte fermée.

- Tamy, personne n'a vu de fille dans le magasin et je viens de vérifier... il ne reste qu'une porte fermée.
Tu es certaine que tu as vu quelqu'un ? Et... il s'est passé quoi au juste ?

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

Son esprit était dans un brouillard tellement épais qu'elle ne remarqua pas vraiment les vas-et-viens en train de se faire dans la boutique. Mais la blonde qui se pensait plus forte que tout devait bien admettre devoir faire peur à voir pour que John fasse demi tour pour la réconforter sans trop savoir pourquoi. Dans un souffle discret, elle apprécia le bras fort et protecteur qu'il lui offrait, posant sa joue dessus sans vraiment s'en rendre compte.

Son cœur commençait à ralentir quand une voix féminine s'adressa à elle. C’était la lesbienne rousse qui avait perdu sa moitié au passage, mais qui cherchait tout autre chose. Du sel apparemment, une histoire de colocataire et de courses à faire. La blonde à l'air stone bafouilla:

-Heeu du... hein?
Je.. sais pas. Doit bien avoir ça pas loin...

Mais pourquoi diable voulait-elle faire ses courses maintenant et se charger plutôt qu'au retour? Pourtant la rouquine lui offre un sourire ultra brite et l'aider dans les rayons auraient pu lui changer les idées. Tamy referma les yeux contre l’épaule de John quand soudain, le visage trop proche de la petite fille lui revint en tête. Un petit cri étouffé accompagna celui que Matt lança alors qu'elle ne l'avait pas vu s'engouffrer à son tour dans le couloir de la mort.

-Attends!!

Elle s’avança jusqu'au rideau de boules et l'observa faire le tour de la pièce d'un regard concentré. Mais rien, juste une bête empaillée. La porte d'en face fermée et les propos du pompiste rendaient tout cela bien étrange et la blonde ne put s’empêcher d'insister:

-Mais j'ai vu une petite fille quand je.... Elle cherchait son violon...

Mais merde Tamy, ils vont tous croire que t'es sous champignons ou un truc du genre. Elle jeta un œil vers Thomas vu qu'il connaissait l'endroit et tenta qu'on ne la pense pas complètement folle:

-Y'a quoi dans l'autre pièce fermée à clé?

Elle allait finir par croire qu'elle avait halluciné mais son entêtement était encore le plus fort, elle devait en avoir le cœur net.

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Ha ça oui. Pourquoi vouloir faire ses courses maintenant et guère après ? Question pragmatique que personne posera à la rousse, occupée à écouter tout en dénichant ce dont elle avait besoin. Personne ne lui demandera, au pire, passera t-elle pour excentrique.

Du sel. Du sucre, en morceaux uniquement. Des produits ménagers et de préférence qui font pssht. Un erzats de decap four. Même un produit bien caustique pour nettoyer un véhicule fera l'affaire. Uniquement avec vaporisateur. Elle lit les notices, s'assurant de l'efficacité des mélanges. Quand elle a trouvé ce qui lui convient. Une boite de sucres en morceaux, du sel moulu, et deux produits avec vaporisateurs sans date de péremption, elle s'en retourne comme si de rien n'était au comptoir pour sortir un brin de monnaie et payer en faisant l'appoint.

Elle sortira aussi son zippo dans la foulée pour le mettre dans une de ses poches. Le temps que le redneck encaisse sauf si elle laisse la monnaie sur le comptoir, Alison se contentera de prendre un sucre ou deux après ouverture du paquet pour les mettre dans sa seconde poche.

Le tout emballé à sa sauce, elle garde quand même le paquet de sel dans une de ses mains. Elle se gratouille le bout du nez en s'intéressant enfin réellement à Tamy et les autres qu'elle ne rejoint pas. Petite fille, violon... Porte close. Elle scanne du regard le tout, ses yeux allant de l'un à l'autre, puis en direction du couloir attirant toutes les attentions.

Un sourire qui se veut rassurant destiné à l'agent, elle semble décidé à soutenir la blondinette à distance - mais en silence ! - face aux éventuelles suspiscions dont elle serait la victime !

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Bien étrange...
Joe le pompiste aurait bien aimé virer tous ses jeunes devant de tels propos. Il dévisage Tamy l'air mauvais. Mais... c'était sans compter la présence du Shérif qui lui somme d'ouvrir la porte. Il devait assez bien le connaitre pour trouver lui aussi étrange qu'une fillette se trouve dans ce lieu sans autre véhicule que le bus devant la pompe. Le Redneck s’exécute et nargue presque ceux qui posent le regard sur lui... certain de son affaire. Le grand Shérif va faire le tour de ce qui s'avère être une remise avec toute sorte de produits de vente. Certains lui demande de vérifier une nouvelle fois et encore dans le bureau. Ce qu'il fait.

Pas de fille.

Shérif: - Aller on remballe les affaires les jeunes et vous réglez vos achats. On enferme les gens comme vous jeune fille avec de tels propos. La drogue c'est mal. Prochain coup de ce genre et je vous coffre.

Il rigolait pas l'homme de loi. A la tête de Tamy, pourtant, ceux qui la connaissent savaient bien qu'elle n'aurait pas fabulé. Pourtant il fallait se rendre à l'évidence, il n'y avait pas de fille. John l'entraine à l’extérieur en lui disant qu'ils en parleront ensemble. Un a un les jeunes sortent sous l'oeil du Shérif qui apostrophera une étudiante contre le bus.

Shérif: - Vous là ! Eteignez cette cigarette ou je vous arrache les doigts !

Le voila en colère maintenant. Il valait mieux partir au plus vite pour éviter de gâcher le week end. Le policier ne demandera pas les papiers du véhicule et ne fera aucune fouille.

(hrp: Pour ceux qui ont fait des achats, ne pas oublier de retirer l'argent de l'inventaire et de mettre à jour vos fiches.)

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Se pouvait-il que ce soit un fantôme ? Quoi, vous n'avez jamais regardé supernatural vous ? Bien sûr que le sel faisait fuir les esprits ! Alison n'en dira jamais rien mais oui, à ses yeux aussi, la Tamy avait l'air clean.

Alison ne dit rien, jamais, ne ratant néanmoins pas une miette de la scène. D'ailleurs, laissant son paquetage quelques minutes sur le comptoir, elle extirpe son carnet et son crayon pour croquer le théâtre qui se joue semble t-il. Peine perdue ! C'est bien trop rapide ! Elle arrache alors la feuille d'un air déçu pour la plier plus qu'elle ne la chiffonera avant de récupérer ses courses.

La colère du shériff ne l'aide pas tandis qu'elle assiste à ses réprimandes à l'extérieur. Nullement. Pas moyen de trouver le moment adéquat pour faire mine de le bousculer, ou qu'il y a une poussière sur sa chemise, profitant d'un rapprochement moins respectueux pour glisser le fameux bout de papier dans la poche de l'homme de loi.

Alors, elle ne fait rien. Elle se contente juste d'observer la montée des étudiants dans le bus, en s'éloignant suffisamment loin de la pompe à essence et vers la route d'où reviennent Desmond et Mary à qui elle jettera un coup d'oeil interrogateur. Posant le paquetage à ses pieds, elle extirpe son briquet de la poche pour cramer le dit papier qui noircit entre ses doigts. Et de le secouer pour éteindre la flammèche complêtement avant de le céder aux vents mauvais.

Un bref regard anxieux vers l'horizon. Alison finit par rejoindre ses camarades, affublée de ses courses, sourire commercial de rigueur pour enfin s'installer, l'air de rien, de nouveau à sa place.

Si elle se pose la question de savoir si Marshall est réveillé ou non, la réponse fuse dans l'instant, imagée par un grand escogriffe gueulard qui baragouine dans un langage plus que châtié, à défaut d'être châtré, ses sentiments du moment. Marie-Elisabeth du Guesclain reste quelques secondes interloquée par l'impudence des propos émergeant de la bouche de l'individu à peine éveillé.

Roméo n'est pas le seul à manquer de souffle en cet instant, elle même reste bouche bée, moue qui ne la rend guère stupide, n'oublions pas de qui nous parlons, mais laisse entrapercevoir quelques perles blanches - sans avoir besoin de produits blanchissants, il s'agit là d'une hygiène buccale parfaite - dans l'écrin rouge de ses lèvres.

L'oeil acéré de la bourgeoise a remarqué la pensée de la tentative d'imagination d'action du binoclard, ainsi que le nouvel accès d'étouffement. L'étiquette "inutile" est désormais accrochée au front du mordu d'informatique. Il n'a pas même été capable de déplacer la poubelle, c'est le malotru qui s'en est chargé. Magnifique.

Malotru qui lui a d'ailleurs adressé la parole, si la logorrhée précédente peut être considérée comme des paroles. Le sens des termes utilisés lui vient en tête. Il voulait qu'elle, elle, Marie-Elisabeth du Guesclain, porte les bouteilles près de la personne la plus âgée ? Elle a l'air d'avoir l'annuaire de l'université en mémoire, MEG ? Sait-il au moins à qui il s'adresse ?

Elle ne fait rien. Madame De ne répond pas à de telles demandes, surtout avec de tels termes. Elle vient juste se planter face au molosse, les mains sur les hanches, absolument calme.

- Monsieur, si un jour vous avez la moindre chose à me demander, vous êtes prié de le faire avec un vocabulaire mieux adapté. Un "S'il vous plait" ne serait pas de trop, et, si vous souhaitez qu'une tâche soit bien accomplie, évitez les menaces.

Un petit brin de femme en tailleur chanel face à un grand baraqué en mode "colère" ? Peut être un pot de marmelade chanel, de la bouillie de bourgeoise... Mais de la bouillie digne.

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

De retour de livraison de poubelle remplie de canettes de bière et de mégots de cigarettes à Thomas, Marshall revient en direction de l'arrière du bus. Quelqu'un lui barre le passage. Marie-Elisabeth du Guesclain. Prit dans son élan, il est obligé d'accrocher les bords des sièges pour se stopper. Il lève la tête, bouche entre-ouverte. Hallucination complète pour lui qu'une telle personne OSE cette action ! Ce qu'elle lui sort par la suite est juste pour lui un délire sortit d'un mauvais trip à on ne sait à quoi.
(Bruit de ventre)
Quelle réaction de Marshall ? Une claque ? Un poing ? Un coup de tête ?
Il s'approche bien plus pour la surplomber de toute sa hauteur. Tronche en avant, il lui tire la langue en lui postillonnant dessus.

3) L'arrêt à la station essence - Page 2 Tumblr_mj5g6dc0Hq1rcuskoo1_500

Sur quoi il la pousse sans ménagement pour rejoindre l'arrière. Il regarde ou en est le Shérif et une fois qu'il est certain qu'il ne voit pas, il se retourne vers Marie-Liz.

Marshall: - Putain mais tu veux un coup d'queue ou quoi ? Genre comment tu m'causes !? Ne serait-ce trop de te demander jeune Demoiselle d’obtempérer à ma demande ? ... AVANT QUE JE T'ACTIVE AVEC UN DOIGT DANS L'CUL !

Là c'est clair, elle lui avait mis le feu.

Comment ça je ne te gène pas? Elle en avait de l'audace la gothique, comme si il s'était mit à pisser devant elle, il avait pris assez de recule en stipulant clairement le pourquoi de cette isolement. Et Dieu il en avait bien besoin, on avait beau suer dans le bus il y faisait soif et la bière ça ne doit pas se transpirer comme l'eau...

Il reste de marbre, s'exhibé n'était pas vraiment un problème, que ce soit face a une fille ou un mec. Les douches du gymnase ça rapproche les joueurs de foot... Un peu trop peut être... Il la laissa donc regarder sans réagir, si elle voulait se rincer l’œil c'était le moment, elle ne risquait pas de la revoir.

Je t'ai dis qu'elle était sous le chariot près de la porte d'entrée.

Le coup sur la fesse, c'était pour qu'il se pisse sur les pompes où quoi? Heureusement qu'il était sur la fin.

Le sheriff en avait fini lui aussi, les autres étaient toujours à l'intérieur, surement la manque d'enfermement. Trop d'espace et de lumière faut croire, l'air frais peut être dangereux.

Retour vers le bus, sa place chauffée par le soleil lui manquait pas vraiment mais il voulait pas rester plus longtemps dans ce bouge. Il ne pouvait arriver que problème ici, heureusement qu'ils étaient tombés sur un sheriff tolèrent, et du conté voisin qui plus est... Celui du coin serait peut être moins compréhensif.

Desmond et Mary? ça avait l'air assez chaud, mess basse et échange de numéro, William pensait pas qu'ils iraient ensemble, sa semblait être un couple assez improbable, mais ils les connaissaient pas plus que ça. Vague souvenir d'avoir déjà vu le black à des soirées, celle d'il y a un en particulier, bien qu'il n'ait pas vraiment prit le temps de rencontrer des gens... Mieux à faire. Large sourire amusé avant de regardez vers la boutique.

Arrivé dans le bus, il monte par l'arrière, (D'après Roméo c'était logique...) la bourgeoise venait de faire la rencontre de Marshall et sa prose. William force le passage sans bousculer le rappeur blanc, il ne voulait pas rentrer en conflit, juste l'éviter mais il devait aider la demoiselle. Il arrive à se poser de manière à former un triangle, pouvant au besoin s'interposer entre les deux protagonistes et tourné de manière à protéger la bourgeoise.

Il se passe quoi ici? Elle te pose des problèmes la comtesse de Ségur, Marshall?

Il faisait le même jeu que la petite frappe, jouant de sa taille pour le dominer, même si la différence était moins flagrante. Il ne voulait pas entrer ouvertement en conflit avec lui et espérait que cela soit réciproque. Il était pas là pour casser des gueules mais il pouvait délibérément pas laisser passer ça.

Elle a beau avoir toute l'éducation qui va bien, savoir se tenir en société, et avoir appris à gérer ce genre de personnage vulgaire, Marie-Elisabeth du Guesclain ne peut retenir un geste de recul quand il se penche au dessus d'elle pour lui postillonner au visage.

Il la pousse, elle ferme les yeux, réflexe imbécile, ne pas voir une baffe arriver ne l'effacera pas, et le laisse passer, manquant tomber. Se rattrapant à un siège, elle se redresse, droite et digne, alors qu'il s'éloigne et surprend le regard du rappeur à la recherche de l'autorité policière. Monsieur a peur de se faire embarquer, faut croire.

Elle se morigène, elle aurait dû attraper son poignet pour le mettre à genoux. Il aurait moins fait l'arrogant, une fois à ses pieds. Toujours est-il qu'elle n'a rien fait et qu'en outre, en sus d'en rajouter une couche, il se trouve un nouveau témoin à la scène (Roméo ne compte pas, il n'a pas bougé et ne bougera sans doute pas, ce pleutre inutile) qui se met bien entre eux. Bizarrement, il se met en position de la défendre, mais a l'air d'être dans le délire du saligaud.

Bon... Elle doute de pouvoir atteindre le cerveau du gars au bonnet, encore faudrait-il qu'il y ait autre chose que du vide entre ses oreilles, mais elle va tenter de lui entacher un peu l'amour propre... Elle doute qu'il en ait, vue sa dégaine, mais bon... toucher à sa fierté ?

Elle reste bien droite, yeux plantés dans ceux de Marshall.

- Si j'avais envie d'un phallus, je demanderais à un homme, pas à une loque dans votre genre... Nul doute que votre doigt ferait plus d'effet. Quant à obtempérer... Feriez bien de vous activer vous-même.

Elle se tourne ensuite vers William, léger sourire de convenance aux lèvres, commence à lui parler...

- Duchesse. Ma grand mère était Duchesse. Du Guesclain, s'il vous plait, pas De Ségur... Il ne se passe rien..., juste un cancrelat qui tente de se faire entendre.

Fin virée :
Elle s'éloigne ensuite, reste droite, les jambes un peu flageolantes, mais elle ne leur laissera le loisir de se dérober qu'une fois son fessier posé à sa place. Mains crispées sur ses genoux. La prochaine fois, elle réagira. Papa l'a fait former pour ça !

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

Sa question avait vraisemblablement été de trop et le regard noir du pompiste le lui faisait clairement savoir. Pourquoi ne voudrait-il pas ouvrir cette fichue porte fermée à clés après tout? Pourtant, elle ne se serait surement pas aventurée à y aller contre l'avis du propriétaire et devait bien avouer ne pas imaginer la gamine planquée dedans. Sa curiosité la démangeait sans qu'elle ne puisse rien y faire et l'intervention du shérif lui enleva alors un poids inimaginable.

Elle n'avait plus rien dit depuis plus de cinq minutes, sentant le regard plein de compassion d'Alison et acceptant toujours avec plaisir les bras réconfortants de John. Son visage n'avait repris aucune couleur et si son corps planté là ressemblait presque à un piquet, elle ne loupait rien de la petite fouille du shérif. Mais rien... et sa frustration n'avait d’égale que sa gêne. L'homme de loi fait sortir tout ce petit monde de la boutique en sous entendant qu'elle était surement sous effets pour déblatérer autant de conneries. Tamy jeta un dernier coup d’œil au pompiste qu'elle soupçonnait sans savoir de quoi, et avança vers la sortie sans un mot, acceptant même de passer pour une droguée devant tout le monde. A vrai dire, elle commençait à se poser de sérieuses questions sur elle même, et si elle savait qu'elle n'avait rien prit aujourd'hui, rien de lui confirmait que tout ce qu'elle avait fumé depuis un an ne commençait pas à lui cramer un peu le cerveau.

Arrivés devant la car, la blonde passa une dernière fois un regard en arrière puis chuchota vers Matt ainsi que ceux assez près d'elle pour l'entendre:

-Y'avait une fille... J'ai pas rêvé bordel!

Mais elle était ou alors? Tamy monta dans le car la tête basse, n'arborant plus le sourire du début. Quelque chose continuait de la triturer... la peur qui lui démangeait toujours l'estomac peut être. Un mauvais pressentiment, surement.

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

3) L'arrêt à la station essence - Page 2 ProfilePhotos

Dès qu'il finit de pestiférer, elle ose se retourner et avancer un peu pour répliquer.
Au même moment William monte et se place entre les deux sans cacher la vue. Et quelle vue, Marshall reprend sa place, jambes écartées un pied au sol et l'autre replié, crânement. Il ne répond pas à William, trop concentré sur les paroles de la bourgeoise Française qu'il semble très mal digérer à en voir les yeux exorbités qui sortent de leurs orbites. Un Marshall outré qui ne pige pas qu'on ne puisse pas connaitre sa mauvaise réputation. Rappeur rappé sur le coup. Il la laisse même pas terminer en bon grosse racaille qu'il est. Il bouge ses mains (façon rappeur énervé) devant lui en dégueulant ses mots.

Marshall: - Tu m'parles à moi !? T'es qui pour m'causer greluche suceuse de queue ! Tu t'mouches dans d'la soie et tu chies du caviar et tu m'parles de phallus ! T'en veux d'la queue ma salope ? J'vais t'en donner putain.

Ce à quoi notre bon rappeur des quartiers sort sa queue. Oui, il la sort et l’exhibe à la vue de Mademoiselle Du Guesclain.

Marshall: - J'vais t'ruiner, t'retourner ! J'vais casser ton bassin salope. Viens t'empaler sur l'gourdin pouffiasse !
J't'assure que ce week t'y passes duchesse de mes deux couilles !

Un flot d'insultes les pires les unes que les autres de façon énervé et ultra speed. Marshall le Blanc était devenu rouge.
...
Un autre étudiant entre par l'arrière et tombe sur l'anatomie de Marshall. Une en fait, Mary Alvares. Elle regarde l'engin comme si rien n'était, retire le bonnet du rappeur et le lâche sur le membre.

Mary: - Voyons Marshark, faut pas prendre froid à cet endroit là ça peut encore servir.

Ce à quoi elle referme la porte de secours arrière et va vers sa place.
Etonné qu'elle connaisse son pseudo dans le milieu du Rap et que ça soit elle, il ne dit rien et range son jouet promis à la bourgeoise. Il la dévisage toujours et semble en faire une affaire personnelle.

Elle parle à William, léger sourire aux lèvres, sans pouvoir finir, ses mots se perdant dans les cris de Marshall. Sourire figé, la bourgeoise. Elle ne tremble pas, pas encore, sous le flot de paroles ignobles qui émanent du clapet du rappeur. On ne doit pas avoir peur des animaux, l'homme (ou la femme, elle même, en l'occurrence) est synonyme de puissance face à ces êtres bestiaux...
Les cris ou les insultes ne sont que les armes des faibles... La peur n'évite pas la danger, et de toute façon, elle, elle ne connait pas la peur, si si, elle glisse sur elle, à travers elle, et la peur tue l'esprit, or, MEG, ce qu'elle a de plus fort, c'est son esprit. Donc elle n'a pas peur...
Pas tout à fait...
Juste ce sourire qui refuse de s'agrandir encore, restant figé, et le teint qui, sous la poudre tavelée de postillons, blêmit quelque peu. Les animaux sont plus faibles, oui... Mais quand ils sont hargneux, malades, qu'ils ont la rage... il faut les piquer. Ce qu'elle a fait, au vif, même... Et le résultat est la vue de son vit.

Ce n'était pas prévu au programme. Elle inspire fortement. Elle ne lui montrera pas ses seins en retour, faut pas croire, ni même son cul. Ses lèvres forment une moue dédaigneuse, ses yeux se posent sur la chose qui pendouille entre les pattes de l'animal.

Elle ne dit rien, non, elle n'a rien à dire. Ses yeux et ses lèvres parlent pour elle. Petit geste provoquant... Son petit doigt qui glisse sur sa bouche, un mouvement qu'il ne peut louper. Et oui, petit, le doigt. Peut être que William la voit également, elle s'en fiche, Madame De, là, elle a une leçon à donner. Et puis, ce petit côté sauvage, ça met du piquant dans l'histoire... Elle ne s'ennuiera peut être pas tant que ça, ce week end.

Donc le petit doigt qui effleure ses lèvres, ses yeux sur la zigounette qui prend l'air, MEG en dit long avec son regard. Quoiqu'elle pense de ce qu'elle voit, ses yeux semblent dire que ça lui parait bien faible, comme argument, qu'il devrait peut être voir à se faire opérer pour avoir l'impression d'avoir quelque chose entre les jambes.

Sauvée par... Euh... Quelqu'un. Une brune dont elle ne connait pas le nom, comme les trois quart des gens du bus... au moins. Elle en profite, sourire en coin qui se veut moqueur, elle se maitrise encore, tout va bien, elle n'a pas peur, ou ne le montre pas... Puis se permet une dernière flèche, dite à William, destinée à Marshall.

- Un gourdin... N'est ce pas sensé être grand et gros ?

Puis elle s'éloigne, roule un peu du cul, mais c'est normal, ce sont les talons, dernière bravade envers le rappeur. Promesse ? Ouais, du genre "T'as beau causer, t'y toucheras pas, ducon." Puis elle retourne à sa place. Une fois assise, et seulement là, elle accorde à ses jambes le droit de la lâcher, à ses mains crispées sur ses genoux de trembler, et à sa respiration d'être moins calme.

Pas facile de s'intégrer dans le zoo, elle n'est pas sûre d'avoir réussi ses premiers pas dans la cage.

Complètement invisible, si il y avait bien un truc qui le rendait fou c'était de pas être considéré. Il aurait pus, juste là, exploser le nez du rappeur et retourner à sa place sans autre vice de procès mais les accolades physiques c'était sur un terrain pas dans un bus au allure de sauna.

Le temps était à l'orage et la verve légendaire de Marshall laissa place a sa verge, tout aussi ridiculement dévoilé à la face du monde, les deux n'auraient jamais du voir le jour et il les avait planté devant lui. Il avait vu des soirées tournées pire, mais c'était au petit matin sous des litres d'alcools. Pas ici, pas comme ça.

Pro Bono, il allait en bouffer mais c'était pas vraiment l'envie du moment, il voulait plus tôt boire une bière avec des potes, parler avec des nouvelles personnes. On choisi pas toujours l'affaire sur la quelle on est. Si au moins la française était une cliente, mais même pas.

"Coucher avec la snobe et la ramener comme client, sur que son père lui foutrait la paix pour au moins deux mois."

A la vue nue du ver rageur il détourna le regard, pur réflexe de survie. Il vit alors Meg continuer les hostilités, parait que les français sont connus pour leur raffinement. Elle tirait à la soie la bourgeoise, mais il n'était pas sur que l'antilope insulte le Lion quand elle à gagnée une course. Surtout quand le fauve se trouve être un pur chacal. Pourquoi continuait-elle à le provoquer?

Elle se retourna et William ne sut en détourner le regard qu'une foi qu'elle fut assise. Une fille en tailleur, talons et aussi bien roulé, c'était juste du rêve dans un emballage sacrément bien ficelé. Mais il était pas là pour ça...

Mary venait de couvrir le "gourdin". Il se posa complètement entre les deux protagonistes pour mettre fin à cette discutions qui en plus de l'emmerder le mettait sur les nerfs.

On va tous reprendre sa place et laisser passer.

Il se penche vers Marshall pour lui chuchoter à l'oreille quelques mots.

(Rajout de scène-réaction.)

A ce quoi Marshall fait la grimace et le repousse violemment de la main.

Marshall: - Putain viens pas m'gaver toi. Tu t'prends pour Robert Redford ?

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Roméo adore les documentaires animaliers. Il en a vu des centaines. C'est incroyablement instructif sur ce qu'est la vie en société. Les Hommes ont beau avoir construit leurs terriers en béton, goudronné leurs sentiers et transformé l'acier en armes ou en véhicules, ils sont encore - et seront toujours - des animaux. Juste un peu plus méchants que les autres. Le spectacle auquel il assiste dans le bus n'en est qu'une nouvelle preuve...

On a tout. Du fait de l'absence d'un véritable mâle dominant, on voit émerger les sous-mâles Alpha - que d'autres aiment appeler le mâle Beta. Le premier est d'une espèce de plus en plus commune, souvent muni d'un bonnet pour protéger sa principale faiblesse : un cervelet maigrichon et particulièrement spongieux. Ce gros Beta est persuadé qu'en montrant les dents le plus fréquemment possible et en grognant plus fort que les autres, il parviendra à se hisser au plus haut de la chaîne alimentaire. Le plus souvent, le pauvre, il ne parvient qu'à se maintenir à l'écart de la meute, exclu. Le second est le prototype du mâle Beta possédant la majorité des caractéristiques requises pour lui permettre de prétendre au rôle de mâle Alpha : il sait se faire apprécier, respecter et même se rendre indispensable au groupe. Cependant, rien ne l'effraie plus que les responsabilités qui incombent à l'Alpha, il reste à jamais le numéro deux. Nous sommes aussi en présence d'une femelle typique, jouant de ses atouts naturels, aguichant, séduisant, s'amusant de faire aboyer les prétendants au trône pour enfin les snober en attendant que se présente l'Alpha. Le vrai.

Et puis, il y a Roméo. Dans ces fameux documentaires, il y a toujours - ou presque - ce spécimen, celui que la caméra délaisse, toujours au second ou troisième plan, bouffant des feuilles dans son coin, l'air distant. Celui qui ne s'expose pas, ne brigue pas les ascensions hiérarchiques... Celui qui se fait oublier. C'est dans ce rôle que Roméo a décidé - ou s'est résigné - de faire son trou. La manœuvre consiste à ne pas jouer les gros bras, pour ne pas risquer le conflit permanent, et à ne pas se montrer trop faible pour ne pas devenir la proie idéale du prédateur affamé. Survivre, avant tout. Le plus gros risque, pour ce spécimen, c'est la maladie, ça le rend assez vulnérable pour le faire remarquer... Comme lorsque sa première crise d'asthme du voyage a attiré l'attention de la prédatrice française, qui lui a valu par la suite une trop grande proximité avec Marshall qui, en présence d'une femelle, en bon mâle Beta, a joué les gros bras, etc...

Cependant, Roméo a relevé quelques points positifs tout au long de cette parade. Le premier est que la duchesse lui rappelle sa mère. Si Alison possède la même douceur et le même sourire que sa maman chérie, la française a, pour sa part, son élégance et sa présence. Il va sans dire que, pour Roméo, cela fait d'elles des femmes d'exception ! Le second point positif, c'est l'attitude de cet abruti de Marshall devant William. Selon lui, le fait que le bourrin n'est pas même daigné répondre au footballer est un signe évident de crainte maladroitement dissimulée. Marshall n'a pas oublié de quelle manière Swain avait rendu service à Roméo à propos de cette fameuse histoire de photo, c'est une évidence ! Et puisque Swain et lui sont toujours plus ou moins "en affaire", c'est un avantage non négligeable...

Le troisième et dernier point, non négligeable, c'est la vue du "phallus" du rappeur en berne. Si c'est à ça que doit se jouer la course à l'Alpha, Roméo est largement assez bien équipé pour franchir la ligne d'arrivée en tête !

Un chose à savoir sur le geek à lunette : son père - son vrai père -, plusieurs fois médaillé dans divers concours de tir à l'arme à feu, avait eu le temps de lui inculquer le maniement des armes avant de mourir, il y avait quatre ans de cela, dans un bête accident de la route. En d'autres termes, il lui avait appris à se servir de son pistolet. Et, si Marshall dégaine à tout-va et "tire à vue", Roméo, lui, a appris depuis longtemps à ne sortir son arme qu'en cas de réelle nécessité ou de danger avéré...

Elle fume, tranquillement, sans emmerder personne. Ca gueule dans le bus, mais elle s'en fout, elle est bien là, la tronche tournée vers le Soleil comme un musulman dirait sa prière en direction de La Mecque. Un petit sourire, des paupières qui se ferment derrière les wayfarer, elle n'a besoin de rien ni de personne pour être bien, là, comme ça, avec cette petite odeur d'essence qui lui chatouille les narines, ça lui rappelle sa collection de solvants.

Enfin ça, c'était avant que ce trou de balle de shérif ne débarque, en lui hurlant dessus. Bordel, c'était pas sa faute si y'avait un clebs crevé et si ces pouffiasses de pompom girls avaient eu les chocottes. Entre ses dents, elle marmonne quelque chose d'inintelligible, mais se rapprochant très fortement de "Va te faire foutre". Eh quoi ? Elle était majeure. A 21 ans, t'as le droit de boire et de fumer ta clope tranquille.

Mais bon, l'artiste n'est pas spécialement téméraire, alors sagement, elle écrase son mégot sous son talon. Et puis, tranquillement, elle se dirige vers l'entrée du bus, par l'avant. Croise MEG et Mary, dont elle ignore absolument les noms, mais l'étroitesse du couloir du bus a au moins le mérite de favoriser le rapprochement des corps. Même si elle ne mangeait pas de ce pain là. Et au fond, sa chahute. Comme il lui faut rejoindre sa place, 7A, personne à côté, personne devant, personne derrière - tranquille - elle s'en approche, juste pour voir Marshall repousser violemment William.

Grimpée sur à genoux sur la banquette, et accoudée au dossier, elle ôte ses lunettes pour mieux dévoiler deux grands yeux bleus, de ces yeux dans lesquels on pourrait facilement se noyer. Et leur lance, avec sa p'tite bouche en cœur :

- Héhey, les gars... On se calme, c'est les vacances !

Bambi, ou la décontraction incarnée.

William fait un pas en arrière tout en restant droit. C'était pas Marshall qui allait le décontenancer alors qu'il avait été percuté par des mecs au moins deux fois plus lourd. C'était juste le geste qui l'énervait. Si il se battait sur le terrain c'était pour éviter l'envie et le besoin de se battre en dehors. La frustration de la vie ne pouvait s'échapper que lors d'un matche de foot. Un an, une putain de longue année sans jouer, avec toutes ses merdes autour du meurtre, de Carole et de son père.

Il le fixe avec une furieuse envie de lui exploser son poing dans la figure mais il sert les dents, il ne frapperait pas le premier, il était au-dessus de ça. Mais ça le démangeait comme une tic entre les deux omoplates.

Arrivée en trompe d'une nymphe, il ne se souvenait même pas l'avoir vu depuis le début. Il la connait, il croit, Rebecca... Toujours son problème de prénom à la con. Bien sur qu'on va pas se battre, nous ne sommes pas des animaux. Enfin, il espérait que lui au moins était au-delà de cette bassesse.

Il sourit à Jessica d'un sourire qui voulait plus que remercier, il était aussi charmeur avec une pointe d'espièglerie. Il lui parla mais la phrase se voulait plus être une attaque pour le rappeur qu'une simple boutade.

A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.

Spoiler:

On écrase les cons avec de l'intelligence, les barbares avec de la culture et les sauvages avec des lois. Il n'était pas doué en latin, mais cette phrase il l'avait retenue, pour ses déclinaisons et pour son sens simplement vrai et savoureux.

Jessica, j'espère que te accepteras que je te remercie une foi arrivé. Demande, je suis ton obligé.

Le nom lui avait sauté à la gueule, mais d'où? impossible de le dire. Il lui manquait quelque chose, un truc n'était pas à sa place. Il fit une légère courbette, autant que le bus le lui permettait, pour accentué le coté chevalier qui en devenait plus une plaisanterie courtoise qu'une courtoisie plaisante.

Il reprit sa place coté fenêtre si tout de foi Marshall le laissait faire, espèrent l'avoir perdu dans son latin et les yeux de Jessica.

William Swain. Elle le reconnait à présent. Un sportif, ou du moins, c'est dans cette catégorie qu'elle l'a rangé. Et il lui sourit, ce sourire de séducteur qui va si bien aux mecs qui sont sûrs de l'effet qu'ils produisent sur la gent féminine. Avec ça, monsieur parlait latin, ou du moins, connaissait quelques locutions qu'il savait réemployer justement. Alors à cela, elle lui répondit, après un regard en coin vers Marshall :

- Nihil novi sub sole !
[Rien de nouveau sous le Soleil]

Et la bonne humeur de Jess ne fut en rien atteinte quand elle se rendit compte qu'il connaissait son prénom. Pas vraiment capable de resituer dans quel contexte il avait bien pu l'apprendre, mais enfin, la chose était plaisante. Presque autant que sa proposition de la remercier. Que pouvait-il bien entendre par là ?

Sans doute serait-ce à elle de choisir la façon dont il la remercierait. Elle avait bien sa petite idée. Le regard glisse sur lui, et confirme l'idée qu'elle avait. Sous les vêtements, l'étudiante devine un corps vigoureux et tout en muscles, ce curieux alliage de finesse et de robustesse, qui lui fait immédiatement penser à un personnage de Michel Ange. Oh oui, elle savait très bien comment il pourrait lui exprimer sa gratitude.

- Je note !

Il trouverait bien une petite demi-heure à lui consacrer... Qu'elle puisse le dessiner, m'enfin, qu'alliez-vous imaginer ?