Mais ou est Clara ?

Arrivée au grand salon, enfin. Soulagement, même si l'angoisse est toujours sous-jacente... Qui sait de quel recoin le mouton ou son compère pourraient débarquer. Eddy et Emma sont là. Encore deux dont elle ne connait pas les noms, mais qu'importe.

- Un cinglé avec un masque de mouton dans la cave... John et la métisse sont morts... Il a un complice, quelque part.

Le décor était planté. La fille se lève, pour lui porter assistance. Mais que faire ? Les brûlures n'étaient sans doute pas profondes, mais elles étaient là, et d'autant plus douloureuses à cause des efforts qu'elle venait de fournir. Se tournant vers Thomas, tandis qu'il décroche le fusil de son présentoir :

- Thomas... Il y a une trousse à pharmacie quelque part ?

Et puis les clés du bus. La déconfiture qui se peint sur le visage brûlé à la mâchoire.

- Merde ! Chier ! Je les avais dans les mains, et... Elles sont dans le second puits. Avec le corps de John. L'autre enculé les a peut-être récupérées...

Abattue, elle se laisse retomber sur une chaise. Le visage dans ses mains, on pourrait croire qu'elle s'est mise à pleurer... Mais non. Elle enfonce ses ongles dans la peau de son front, bien plus mortifiant qu'une crise de sanglots. Elle enrage, et seule la gravité de la situation l'empêche de piquer une crise de colère, balancer le jeu d'échecs par la fenêtre, et fracasser quelques chaises contre les murs.

- Vous n'aurez qu'à me faire redescendre dans le puits. Je sais exactement où elles sont...

...

Ou alors on attrape ces bâtards, et on leur fait leur fête.

Minois sorti de ses mains, et le regard se tourne à nouveau vers Thomas, l'air de dire : "Trouve-nous des armes, mec, on va les fumer."

MEG écoute attentivement les dires de Jess, soutient les blessés comme elle peut... Pas facile de marcher dans sa tenue, en jupe de tailleur et les bas qui ne couvrent plus que ses genoux et ses cuisses, le reste est tellement usé qu'il pend sur le côté de ses mollets. Elle n'est pas blessée, n'a mal nulle part si ce n'est à son orgueil quant à sa mise.

Elle sursaute en voyant d'autres voyageurs du car dans le grand salon. Ils sont si calmes qu'elle n'a qu'une envie, celle de leur sauter dessus pour les faire réagir. Ils bougent un peu, parlent, se renseignent... Elle ne peut cependant s'empêcher de les tancer vertement, un murmure sifflant, colérique.

- Vous croyez vraiment que c'est comme ça que vous alliez retrouver Clara ? On a deux putains de tueurs sur les bras ! Deux ! John est mort pendant que vous jouiez aux échecs !

Jessica y va de ses explications... Marie-Liz répète machinalement l'info qu'elle apprend en même temps que les autres.

- Deux tueurs... deux morts...

Durant le décrochage du fusil, M-E-G sort son poudrier, détache le réservoir de poudre pour mettre à jour sa réserve de "poudre de riz". Elle en met deux lignes sur son miroir, se repoudre le nez et tend paille et verre teinté à Jess.

- Pour la douleur... Tu ne saignes pas ?

Rien à foutre qu'on sache qu'elle sniffe, rien à faire qu'on la prenne pour une droguée. Elle n'avait ça que pour se faire du bien ce week end, et ça lui fait du bien. Elle ne pense pas trop longtemps, agit avant de réfléchir, et sur ce coup, aujourd'hui, ça lui va très bien. Elle ne propose pas à Lutz, outre sa carrière pro, elle connait les effets de la cocaïne sur la pression sanguine, lui en donner signerait son arrêt de mort de façon plus rapide encore.

Elle réfrène une envie de faire manger son miroir à Jess quand les clefs sont évoquées. Ses ongles s'enfoncent dans ses paumes, elle laisse l'artiste terminer son petit cinéma et la regarde de la tête aux pieds.

- Hé, Thomas, tu te souviens du Petit Poucet du marais ? Elle pourrait être utile, il n'y a qu'à se servir...

Elle détourne son regard de Jess et elle observe le petit groupe.

- J'imagine que personne n'est armé parmi vous ? Quelqu'un sait où est Marie ? Et les autres ? Je sais que l'inquiétude n'est pas ce qui vous étouffe, mais... vous savez peut être quelque chose ?

Elle termine, toujours sur son murmure sifflant, rauque, en fixant le poète et la sainte n'y touche...

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Horrible à entendre pour Emma...
Les paroles de Jessica la font se mettre les mains à la bouche puis nerveusement elle se met à chercher dans sa poche une croix de la taille d'une main. La croyante se met à prier.

Thomas entend au sujet des clefs. Il secoue la tête et claque la crosse du fusil sur une des chaises. Il se concentre à nouveau quand on lui pose une question.

Thomas: - Il y a en a une dans la chambre bureau de mon père et une autre d'un autre age dans le cabanon des embarcations.

A Marie-Elisabeth, il fronce les sourcils, comme s'il ne se souvenait plus.

Pourtant, depuis qu'ils étaient arrivés, ils avaient l'impression que les deux étudiants du salon voulaient dire quelque chose. Mais la vue des blessures et des révélations sur des camarades morts les avaient refroidi. Après les reproches et les discussions de tous les cotés, Eddy s'avance doucement de la Française. Il la fixe un moment et cligne lentement des yeux.

Eddy: -Pas vu Mary mais pourquoi devions-nous être inquiet puisque nous étions dans l'ign... l'ignorance de ce qui vous, vous êtes arrivés... et, et j'ai trouvé.

Thomas et Lutz tournent tous deux la tête vers Eddy pendant qu'Emma fait signe à Jessica de ne pas prendre ce que propose Marie-Elisabeth.

Eddy: - C'est bon, comme je l'ai dit a Emma, Clara est dans le manoir... et en en... en bonne santé. Elle était dans le grenier à, à ranger des vieilles affaires... m'a t-elle dit. Je lui ai dit que tu étais à sa recherche.

BAM

On aurait dit comme un coup de feu à l'avant du manoir.
Comme si quelqu'un avait tiré dans la zone ou étaient garés les deux véhicules. Nouveaux regards les uns envers les autres avant que Thomas se mette à courir vers la porte d'entrée. Emma se prend le cœur et Eddy va vers le petit salon. Lutz se redresse à l'aide du rebord de l'immense table et regarde les moyens de sorties vers l'arrière.

Bordel. Une bigote. Manquait plus que ça. D'habitude, elle est plutôt du genre fascinée par ces gens qui croient. Une vie après la mort. Une morale dictée par la peur d'aller en enfer. L'idée que, quelque part, une entité indéterminée gouverne vos actions. Sans compter la quantité phénoménale d'oeuvres qui avaient été produites, pour honorer un dieu, illustrer un passage de la Bible, ou simplement servir d'icône à vénérer... Oui, en temps normal, Jessica aurait été captivée par l'attitude d'Emma.

Mais là... Elle avait juste envie de choper son putain de crucifix, et de le balancer par la fenêtre. Y'avait pas le temps pour les bondieuseries, là, merde ! Deux personnes avaient été tuées ! Par chance, Marie-Liz se charge pour elle de leur secouer les puces, de son ton pète-sec de bourgeoise habituée à ce qu'on lui obéisse au doigt et à l'oeil.

Et puis elle sort son poudrier. Et en révèle le compartiment secret. C'est le moment, peut-être ? A vrai dire, elle s'apprête à son tour à donner dans la réprimande, quand elle lui tend la paille et le reste. Pour la douleur, qu'elle dit. Pour ne rien cacher, elle aurait sans doute préféré de l'héro ou de la morphine, mais à défaut, elle prend, et sniffe son rail sans sourciller ni hésiter une seule seconde.

- Merci.

Ensuite, épisode des clés, et cette fois c'est Eddy qui vient lui sauver la mise. Ils ont retrouvé Clara. Dans le grenier. Hésitation chez Jessica, qui ne sait pas bien si elle doit se sentir soulagée ou juste la maudire. Après tout, c'est sa faute si elle s'est retrouvée dans cette cave. Elle était sourde, ou bien ?!

En tous les cas, Jess ne l'est pas, et sursaute au coup de feu. Regards échangés alentours, Thomas armé du fusil se précipite dans l'entrée, Eddy s'échappe vers le petit salon. Emma ne fout rien, putain de bigote, et Lutz semble chercher une sortie de secours par l'arrière de la pièce.

Que faire ? Peut-être pas se jeter, désarmée, au devant du danger quand l'assaillant était muni, au mieux, d'un flingue. Se carapater dans le petit salon ? Mouais. Elle se dirige plutôt vers Keller, son camarade de galère. Sans brusquer, pose une main sur son avant bras, et lui glisse :

- Ne sors pas tout seul. T'as entendu Thomas, ça grouille d'aligators, et on a au moins deux tueurs en liberté. Viens avec moi, on va dans le bureau de son père. Te soigner.

Et la cramée de le fixer, de ses grands yeux bleus, en quête de son approbation. Ils auront toujours le temps de jouer les têtes brûlées plus tard. Hinhin.

À coup sûr c'est juste une mauvaise blague. Un coup monté. Jessica n'est pas brûlée, Lutz pas blessé, John et Paty vont se relever en pleine forme... Et Eddy et Emma sont simplement de mauvais acteurs.
Marie-Liz reste bouche bée quelques secondes face au geek-poète-maudit et à ses nouvelles de Clara.

- Et ça vous aurait écorché la langue de prévenir les gens qu'elle a été trouvée ? Je vous résume encore la chose ou vous avez enfin saisi ?

La fin du dernier mot résonne dans le silence qui suit le coup de feu. Marie-Liz perd quelques précieuses secondes à observer les réactions de chacun et écoute Jessica l'artiste brûlée. La bourgeoise se dirige alors vers Emma, la secoue sans ménagement et lui désigne les deux blessés.

- Tu les accompagnes. Aide les pour les soins. Pas de bruit, ils ont besoin de quelqu'un de valide. À aucun moment vous ne vous séparez ! Jamais !

La fin de sa phrase, elle la dit en s'éloignant déjà vers Eddy avant qu'il n'ouvre la porte du petit salon. Bloquer la porte s'il veut, pour que personne n'arrive de la partie Est, ok, ouvrir... non. Elle a trop peur d'entendre bêler de l'autre côté.

- On ne se sépare pas, Eddy ! Il faut rejoindre Thomas ! Il y a peut être quelqu'un de l'autre côté... Armé...

Bloquer la porte ? Quelque chose ? Saleté de stress... Elle récupère son lacrymo, au cas où... L'autre main armée d'une chaussure. Un talon, ça peut faire mal... Son regard parcourt le lieu, une idée, quelque chose ?