L'arrivée au manoir Ashford

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Samedi 06 juillet 2013 12H04, le bus dépasse une station service de nuit fermée. Pour ceux ayant suivi, c'était le deuxième lieu de travail du pompiste Joe Bradley. Un quart d'heure après, Thomas ralenti et quitte la route départementale pour s'engager sur un sentier à sens unique. Si au début c'est un champ de maïs asséché, ça devient vite une forêt sombre. Les branches sur le coté tapent contre les bords du transport. Si ce changement de paysage peut paraitre lugubre, l'ombre elle, est la bienvenue.

Au bout du sentier de forêt fait apparaitre à nouveau les rayons de soleil. Une grande clairière met en évidence une grande propriété ou se trouve le manoir du père de Thomas. En arrière plan on peut apercevoir un début de marais qui disparait entre des arbres. A quatre heures de route de la ville du campus, c'était très dépaysant.

Thomas: - Nous voila arriver. Destination finale...

Le fils Ashford gare le bus à une vingtaine de mètres de la principale bâtisse, juste à coté d'un 4X4 métallisé. On peut entendre le piston de la double porte à l'avant de l'engin. Thomas sort assez vite et se rend en premier au 4X4 dont il fait le tour d'un air étonné. Il revient à une des parois du bus pour l'ouvrir et sortir des caisses et sacs.

Thomas: - Besoin de mains pour la bouffe. Du monde peut sortir l'alcool du bus ?

Les étudiants sortent un par un et y vont de leurs petits commentaires.

Ryan: - Pour de la campagne c'est de la campagne !
Lutz: - C'était un domaine de chasse à l'époque, c'est ça Thomas ?
Tiana: - Tu m'avais parlé d'une piscine Thomas, c'est au fond du... jardin ?
Thomas: - Ouep Lutz. Non Tiana, la piscine est intérieure. Je ne te conseille pas de te baigner dans le marais, il y a des crocodiles.
Carole: - Des crocodiles !? Attendez, moi je ne sors pas de la maison !
Thomas: - Ne t’inquiète pas Carole, ils ne sortent que très rarement de l'eau.

Marshall sort par l'arrière et va à l'emplacement du coffre pour prendre un sac. Il se dirige directement vers l'entrée. Thomas l’interpelle et lui lance un jeu de clefs.

Thomas: - Tu devrais attendre dans le hall Marshall... possible que mon père soit encore là, son 4X4 est dans la propriété.
Marshall: - Ca craint un max mec, j'croyais qu'y'aurais pas de remps !
Thomas: - Oui, il devrait être en voyage ce week. Possible que quelqu'un soit venu le chercher si son tout-terrain est H-S.

Eddy sort, marche un peu et reste à contempler le manoir. John sort avec son sac à l'épaule et les deux mains prises avec des sacs d'alcools. Mary soupire, regarde en arrière et se propose à aider Thomas. Emma s'écarte un peu sur le coté, elle semble attirée par quelque chose en marbre dans un coin fleuri. Paty Lewis la métisse sort à moitié endormie.

Petit à petit les étudiants récupèrent leurs sacs et se retrouvent devant la porte du manoir.

Messages : 28 Date d'inscription : 05/07/2013

Toujours dans ses pensées sur les événements de la station essence une heure et demie avant, Matt regarde par la vitre une nouvelle pompe du même genre. Il avait cru comprendre que le Redneck suspect y travaille de nuit. Thomas n'avait pas fait de nouvelle pause, préférant appuyer sur le champignon. La vessie du Quarterback restait in-soulagée.

Pas longtemps après le bus emprunte une petite route sans bitume. Tout l’intérieur est secoué... valait mieux rester au fond de son siège. En plein délire sous chaleur, quand des branches se mettent à taper contre les vitres, Matt s'imagine des petites mains cherchant à l'attraper. Il n'avait qu'une seule envie sur le moment... celle de ne jamais utiliser ce chemin boisé de nuit. L'envie de pisser passe sur le moment mais revient quand le bus s'engage dans une large clairière.

C'était donc ça le manoir Ashford. Herring s'était imaginé une sorte de petit château. Soulagement de constater que ça ressemblait à une propriété de vacances. Il jette un œil au véhicule garé à coté d'eux et attrape son sac quand il peut dès qu'ils sont à l'arrêt. Quand le chevelu passe dans le couloir, il reste un moment devant Tamy pour lui offrir un grand sourire. Ils avaient tout le week end pour se connaitre.

- N'oublie pas l'appel Miss.

Suite à quoi il passe par la même sortie que Marshall.
Le sportif évalue ses chances de pisser dans les deux minutes. C'était mort en voyant tout le monde. Il laisse donc son sac au sol et cavale vers les arbres les plus proche. But: sortir la pleureuse et la soulager.

Quel bonheur de pisser. Il se souvient sur le moment de son cousin qui lui avait raconté se retenir de chier pour prendre plaisir à le faire plus tard. Quelle pensée à la con hein ! Mais l'étudiant est vite sorti de son souvenir par deux yeux ronds à la surface de l'eau ! PUTAIN ! Bien qu'il ne soit que Quarteback, Matt était un très bon coureur. Pas loin du dix secondes au cent mètres, il rejoint tout le groupe.

- MERDE ! Y'a une grosse bête dans l'eau près des arbres là bas !

Quelques regards étonnés, deux rires et Thomas qui s'approche et dit à haute voix pour tous.

Thomas: - Ouais, évitez de vous approcher trop près des bords de l'eau quand même. Les Crocodylidaes du coin ne sont pas dangereux en temps normaux mais ont déjà tué. Gaffe hein !

Messages : 23 Date d'inscription : 06/07/2013

Aaah ben voilà nous y sommes !
Desmond avait fini par s'endormir allongé sans gêne sur la banquette arrière, aspiré dans un monde onirique empli de gloire, de foules acclamant son nom de domination pathétique et de contemporains séduits, l'homme ultime, la fin d'une ère, déifié, tout-puissant, omniscient.
Il se réveille lorsque la route chaotique rend le bus cahoteux, on arrive à la cahute, il émerge cahin-caha, ouvre les mirettes, hoquette ses trop nombreuses bières.

Putain de baraque. charme désuet et buccolique. Il va falloir rivaliser d'imagination pour passer un bon week end ce truc pue la défaite et les soirées jeux en vêtements de rando' bon marché.
Non il ne s'émerveillera pas, pas tout de suite, le bus fini par terminer sa folle course en avant dans la cour et c'est parti pour le déchargement...
Il prend la suite de MArshall, et c'est bel et bien lui qu'il suit ensuite, trop dans le coltard pour cherche rla difficulté, il se reposera en terrain conquis, il connaît le lascar, ouais c'est parti pour jouer les éclaireurs quand le proprio, enfin sa progéniture, les alerte sur la possible présence d'une autorité paternelle des plus malvenue. Ok. wow.
Bon, ben il le suit malgré tout, on attendra dans le hall voilà.

Il jette alors un oeil distrait à Matt qui revient en courant, merde a t-il seulement pris le temps de remballer la nouille ?

Je te suis Marshall, tu connais la baraque ?

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Les voilà arrivés. Ô joie !

Roméo jette un coup d’œil par la fenêtre. Le manoir, les marais alentours, le ciel grisâtre... Il se demande s'il ne manquerait pas quelques paysans consanguins armés de fourches et de torches errant dans les jardins de la propriété en quête de sorcières à brûler ? Ou, au moins, deux ou trois membres du Ku Klux Klan pour ériger une grande croix dans le coin en prévision d'une sympathique soirée à passer entre gens bien-nés... Sinon, ça fait pas sérieux !

Bref. Puisque ses appels télépathiques à l'attention de Monsieur Spock, pour se faire téléporter à bord de l'Enterprise, ne semblent vraisemblablement pas fonctionner, il se résout. Il éteint sa Vita, se lève, farfouille pour récupérer son sac puis se dirige vers la sortie. Il garde les yeux rivés devant lui dans l'espoir de ne croiser aucun regard - en général, ceux qui lui sont adressés sont soit moqueurs, soit agressifs. Il n'est plus qu'à quelques pas du grand air quand l'information arrive à ses oreilles : il y a des crocodiles à proximité. Et attention, pas le sympathique petit alligator des familles ! Non, si Thomas ne dit pas de conneries, on parle là de bestiaux qui font dans les 500 kg, du genre à pas fuir devant un requin blanc, si les souvenirs de documentaires animaliers qui lui reviennent ne sont pas tronqués... Rare de trouver ces machins-là dans les marais... Mais puisque rien ne devait lui être épargné durant ce séjour de misère, pourquoi pas !

Bien, bien, bien... Il lui restait encore une échappatoire possible : trouver une poutre solide, une corde bien nouée et se pendre. Salaud de Spock, tout ça c'est de ta faute !

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Le trajet s'était poursuivi dans la discrétion la plus totale pour notre rousse devenue muette. Bien sûr, elle jettera quelques coups d'oeil à Mary ou dans le rétroviseur afin d'observer Thomas, concentré sur sa conduite, quand elle ne regarde pas à travers la vitre. Parfois, un sms ou deux.

Les paysages défilent et ne se ressemblent pas. Du champs de maïs sans doute bientôt en jachère, à la forêt aux branches s'accrochant presque au bus comme pour le retenir avant le manoir sur fond méracageux.

Les prunelles grises s'en abreuvent et s'y noient. Pourtant, les paupières se seront fermées avant l'arrivée au manoir. Elle se seront fermées, peu de temps, pour plonger notre ensommeillée vers la dérive notoire d'un cauchemar. D'un homme sans visage à qui elle s'offre sans concession avant que son ventre ne soit transpercé d'une douleur lancinante d'un vit devenu poignard. D'une tâche de sang qui s'élargit sur une longue tunique blanche. C'est flou et diffus avant le léger sursaut de l'éveil - comme pour oublier la potentielle mort dans le sommeil - quelque peu hagard et un froncement de sourcil. A croire que les discussions de la journée la perturbent. Elle secouera la tête très légèrement et, heureusement, le paysage saura apaiser l'étudiante.

Destination finale. Tout le monde descend. Alison patiente donc pour voir la majorité dehors avant de récupérer ses affaires laissées à sa précédente place, pour enfin, s'extirper du véhicule. Profonde goulée d'air et la voilà qui se dégourdit les jambes pour aller récupérer au passage quelques sacs de courses afin d'aider, elle aussi, à tout transporter vers la maison. Elle entend les histoires de crocodiles, se rend compte de la frayeur de Matt. Elle observe aussi Emma, puis Eddy quelques instants.

Toute chargée qu'elle est, des épaules aux deux mains, elle s'arrête néanmoins à la vue d'un visage familier dont elle s'approche rapidement. Vague sourire commercial et yeux scrutateurs. Faut dire que Ali oubliait rarement les clients râleurs, insultants ou embarassants - voire plus embarassés qu'il n'y paraissait - mais ne devait-elle pas faire comme si rien ne s'était passé pour ne justement pas mettre Roméo - dont elle ne connait pas le prénom en vérité - dans l'embarras ?

Son expression est celle de quelqu'un qui réfléchit, comme cherchant à remettre un nom sur un visage. Oh bien sûr, son regard la trahira aisément... Mais. Oui, il y a toujours un mais. Ne fallait-il pas tenter la convention sociale du masque illusoire en prétextant... :

- Oh... Dis-moi. On se serait pas... Déjà croisé quelque part ?

Enfin, à y réfléchir. La question n'était peut-être pas aussi judicieuse qu'il y paraissait.

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

Le calme était revenu à l’intérieur du bus qui s'engouffrait doucement dans une sorte de foret vaguement lugubre. Tamy avait passé la fin de trajet dans ses pensées, son mp3 dans les oreilles et son front collé contre la vitre. L'obscurité soudaine et les branches qui claquaient contre le véhicule lui faisait penser à un vieux Disney ou la nature prévenait la naïve princesse de ne pas aller plus loin. Il faut dire que la blonde avait eut son quota de frayeur pour le week end et que certains signes avaient l'air de lui hurler la même chose. Manquait plus qu'un petit air de violon qu'elle seule entendrait pour qu'elle fasse demi-tour... s'il était encore possible de le faire.

Finalement l’épaisse forêt laissa place à une clairière ensoleillée et à une maison assez grande pour imaginer la fête qu'on pouvait y faire. Tamy se leva de son siège pour mieux voir et apprécier ainsi un décor qui lui redonna le sourire. Alors que tout le monde s'affairait, elle prit le temps de gober un chewing-gum qu'elle mâchouilla vulgairement et rangea le reste dans son sac. Au passage, Matt lui rappela qu'elle n'avait rien décidé au sujet du coup de fil, enfin... ouvertement. Elle lui répondit par un clin d’œil qui n'avait rien d'une œillade mais qui en disait long sur ce qu'elle avait décidé.

Elle descend dans les dernières et récupère son sac sans rien prendre d'autre. Les boissons et le reste, c’était le boulot des hommes, surtout que certains étaient assez fiers de leurs muscles faits à la gonflette pour ne pas montrer à quoi ils servent. C'est à ce moment là que Matt revient de sa rencontre entre son engin et un crocodile, laissant alors échapper un sourire en coin. Tout en jetant son sac sur une épaule elle se tourna vers le marais et lança d'un air cynique:

-Y'en a bien un qui va finir la dedans avant la fin du week end...

Puis elle avança comme si de rien n’était vers la grande porte d'entrée et leva le ton:

-Alors Thomas!! Tu ouvres ou t'as oublié les clés chez toi?

Ça pour le coup, ce serait con...

Fin de trajet dans le calme, Jessica calée contre la vitre, admirant le paysage en sirotant une bière. Elle baille, se remet à somnoler, et passe le reste du voyage entre sommeil et réalité. Les pensées vagabondent. Cette petite fille, Molly, les certitudes de Tamy, les hypothèses de Matt, et les doutes de William.

Et puis des branchages viennent taper contre les vitres du car, elle ouvre définitivement les paupières. Ils arrivent. Thomas fait son annonce, et elle sourit. Destination finale, teu ! Il se croyait dans un film d'horreur ou bien ? Elle égraine un petit rire, puis empoigne son sac à main, anse à l'épaule. Dans la main gauche, sa valise, et avec la droite, maintient un pack de bières bien calé contre sa hanche.

Voilà, l'artiste sort de son bus de tournée (ou pas), et comme tout le monde, observe la baraque. De loin, pour l'instant, pas le temps de s'approcher car Matt déboule en courant en leur annonçant qu'il y avait un croco dans le marais... Et à sa tronche, elle devine qu'il l'a vu de près pendant qu'il pissait (pourquoi s'aventurer dans les hautes herbes sinon pour se dérober à la vue de son congénères ? chercher des pokémons sauvages ne semble pas être le style de la maison). Du coup, se retenant de rire, elle lance au quaterback, d'un ton joyeux :

- Merde, j'aurais tellement rigolé si un crocodile t'avait bouffé le zgeg !

Au moins, l'aurait plus eu besoin de coquille de protection pendant les matchs.

Cela dit, elle se décide à avancer vers la baraque, rapport que son chargement commence à se faire un peu lourd pour ses petits bras de mouche... Et dans son effort, ne remarque pas une grosse pierre, au sol. C'est le drame, Miss Day choit en avant et manque de se rétamer en beauté. Heureusement, par Dieu sait quel réflexe salvateur, elle arrive à se retenir... Ce qui ne l'empêche pas de percuter Alison, qu'elle envoie directement dans les bras de Roméo, sans passer par la case départ ni toucher 20 000 francs. Ouais, mon monopoly est encore en francs, prout.

Les lèvres s'étirent vers le bas en une grimace contrite, tandis qu'elle laisse tomber sa valise. Trop chargée, elle viendra la récupérer plus tard.

- Oups, désolée...

Il avait passé le reste du temps à gratter la peinture de la barre en fer du siège d'en face sans vraiment s'en rendre compte, sans vraiment s'en soucier. Foutue gamine, c'est pas logique, quoi qu'il arrive, il n'y a pas de logique. Des centaines de scénarii passe dans sa caboche d'enfant des films d'Hollywood. Rien ne peut expliquer le fait que Tamy l'ait vu, rien, nada.

Un morceau de peinture vient se glisser en dessous de l'ongle, basse vengeance aux plombs. Une goûte de sang pour repeindre.

Enfin arrivé. Will va prendre son sac qu'il pose sur sa bonne épaule et prendre des affaires du groupe. Il passe par devant (n'en déplaise à Roméo) pas envie de croiser l'autre singe. Il devra bien le ré-affronter mais le plus tard sera le mieux.

Il voit Matt courir, habituellement les gens sont pressés pour y aller, pas pour en revenir. Il entend l'histoire des crocos qui le rassure pas trop, mais c'est pas un danger pour l'homme tant qu'on l'emmerde pas, ce qui se passera surement fin de soirée. Ça va être drôle de voir les nerds s'en approchés pour prouver leurs valeurs.

Si il a vu ta queue il doit avoir eu plus peur que toi.

William rit aux éclats, voir la gueule de son pote ainsi défaite était simplement jouissif. En parlant de pote, il voit aussi la rousse parler à Roméo, il n'était plus certain qu'elle était une bonne idée, cette petite puait les problèmes. Pauvre Rom, même quand il pense avoir de la chance en étant approché il est poisseux que ce soit elle. Il s'approche d'eux pour l'aider mais Miss Day vient jouer les Cupidon.

Il a tout vu : C'est une tentative de meurtre sur la personne de son client Roméo en poussant une jolie femme dans ses bras alors que l'accusée était consciente de ses problèmes respiratoires!

Ça va Jessica?

Chevalier servant, il se penche pour prendre la valise qu'elle à laissée tomber. Il lui sourit, ne regardant même pas dans la direction de Rom et Ali.

Je peux t'aider?

Il l'accompagne jusqu'à l'intérieur pour le speech de Thomas.

Admin Messages : 184 Date d'inscription : 05/07/2013

Les bras chargés, Thomas arrive aux marches.
Tamy lui sort une petite blague au sujet des clefs, à ce quoi il lève le menton vers Marshall qui ouvre la porte. Mais celui-ci secoue la tête vers Desmond, se retourne et dit:

Marshall: - C'était ouvert sa mère. Ton reups est là.

Thomas fronce les sourcils, intrigué. Il entre, dépose sa caisse sur le coté et son sac puis appelle dans le hall. Sa voix résonne et se perd dans l'entrée. Il fait signe à ceux proches d'attendre et part au petit trot dans d'autres pièces.

Ce n'est que deux minutes plus tard qu'il hausse les épaules et fait signe au petit attroupement d'entrer. Aux premiers à approcher il sort assez bas:

Thomas: - Il n'y a pas de voleur dans le coin... ça arrive de ne pas fermer. Ou c'est Joe qui a oublié.
Ryan: - Attends... tu veux dire que l'autre pompiste met les pieds ici ?
Thomas: - Il vous a fait peur ? Ah ah. Mon père connait Joe Bradley depuis qu'il est petit. Il entretient la propriété et chasse les crocodiles. C'est l'homme à tout faire de la région.
Tiana: - Et ta piscine intérieure, elle est...
Thomas: - Juste au dessus. Suffit de monter les marches et tu tombes dessus.
Lutz: - Tout semble en bois ici. Ca parait vieux.
Thomas: - C'était un domaine de chasse à l'époque. Mon père a fait faire de grosses rénovations au début. Rien que la partie Est du rez de chaussée est encore en travaux. N'y allez pas.

Quand tout le monde semble dans le hall, Thomas parle assez fort.

Thomas: - Nous voilà au manoir. Bienvenue à tous.
Pour rappel c'est la maison de campagne de ma famille, pas un squatte... merci de faire attention aux choses ici. Mon père ne semble pas présent, t'en mieux. Je vais vous présentez les lieux, suivez le guide...

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Le fils Ashford montre du doigt plusieurs endroits.

Thomas: - Sur la gauche les principaux toilettes. Les trois portes qui suivent sont une chambre-bureau... celui de mon père... là ou je dormirai, la cave et la cuisine. Du salon à la cuisine il est préférable de passer par la terrasse.
Là sur la droite c'est l'escalier qui mène à l'étage ou se trouvent sept chambres. Les lits étant double, il y a douze places. Une chambre est condamnée. Je vous conseille de placer vos sacs dès la présentation faite.

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Thomas: - Il y a un petit musée à l'étage. Des choses de la région, des trophées de chasse et des souvenirs rapportés des voyages de mon père. Merci de ne toucher qu'avec les yeux. Juste avant il y a une pièce avec divers instruments de musique. On en jouait tous quand on était encore cinq. Vous pouvez faire un concert si vous voulez, ce n'est plus trop utilisé. Vous verrez aussi qu'il y a pas mal de salles de bain et wc. N'abusez pas trop sur l'eau, ce n'est pas relié aux canalisations de la ville puisqu'il n'y en a pas à des kilomètres à la ronde.

Il entraine tout le monde derrière la double porte. C'est un immense salon avec une très longue table. Un rapide décompte de chaises permet de constater qu'il y en aura assez pour tous.

Thomas: - Le salon principal. Il y a une cheminée, des jeux de société, une bibliothèque, télévision avec Câble et blabla. On capte ici, on a un relais satellite. Sans cet appareil on capte pas à cause des minéraux de la région. Là je vais ranger la bouffe avec John et je vais me reposer un peu pour assurer cette nuit. Si vous avez des questions vous pouvez voir avec lui. A plus, on se retrouve vers seize heures... seize heures trente.

Thomas salue le groupe, reprend les clefs à Marshall, prend son sac et va vers la chambre-bureau du rez de chaussée. Il avait l'air crevé. John prend la suite après un salut théâtral.

John: - Johnny belle gueule à vos services !
Ouais, faites comme Thomas si vous êtes crevés. Ce soir on va assurer hein ! N'oubliez pas que si vous voulez faire une petite balade vers les pontons du marais, surtout, n'approchez pas trop près des bords. Si certains veulent il y a un cour de tennis derrière... et ça tombe bien, j'ai rapporté des balles et raquettes. Y'a pas que le foot dans la life hein Lutz !
Heu... c'est partit pour les chambres !
Ceux qui qui n'ont plus de place pourront dormir dans le salon avec moiiii mouhaha !

Ryan et Tiana s'empressent de reprendre leurs sacs et prennent la direction des escaliers... suivis par Paty Lewis et Carole. Pour ceux qui tentent d'utiliser la télévision, ça ne captera rien... tout comme les téléphones. On dirait que le relais indiqué par Thomas était en rade.

Laisser les gens se ruer... Observer, encore et toujours, Madame est douée pour ça. C'est "ça", le manoir ? D'accord, c'est grand... mais bon... Les américains et leurs constructions de bois ! Si encore c'était conçu pour durer, mais non ! Ils font du grand, du tape à l'oeil, et, rapidement, ça se détériore... Là, on voit qu'il y a au moins de la pierre ? De la brique peut être, derrière un enduit, mais le toit de ferraille... Rhooo... Elle s'attendait à mieux de la part de Monsieur Ashford.

La campagne profonde ne la choque pas, ni ne la dérange... Bien qu'elle ne soit pas dans le même état que le manoir de vacances de ses parents, le genre d'endroit où pas un brin d'herbe n'est plus haut que l'autre et où les buissons sont taillés chaque semaine, tandis que les fleurs qui ne veulent plus se donner la peine d'être jolies sont remplacées... Quelque chose de naturellement classe, quoi.

Bon gré mal gré, elle se saisit de son sac, aucun mâle digne de ce nom ne lui a proposé de le prendre... Scandaleux.

Des cris, du genre qui pourraient transformer un mâle viril en fillette, surtout si la bête faisait ce que précise Jessica... Humour particulier. Elle inspire profondément. Sans doute est-elle la seule à ne pas être déçue à l'idée de croiser Monsieur Ashford, cela fait longtemps et l'idée d'un adulte pas loin n'est pas pour lui déplaire, au final. Même si celui ci parait parfois étrange.

Elle n'observe pas les allers venues des gens et se dirige, comme la plupart, vers le hall. Elle n'est pas folle non plus, elle ne se tiendra pas à côté de Marshall durant le discours de Thomas. Elle sourit, un peu jaune - malgré ses dents blanches -, à l'idée de devoir partager sa chambre et masque ce mal être par une petite phrase qui se veut humoristique.

- On est venus là pour dormir, vous êtes sûrs ?

Plus tard, elle s'installera dans une chambre au hasard... (la 5)

Messages : 42 Date d'inscription : 05/07/2013

L'entrée du manoir était surement plus grande que sa petite chambre étudiante. Tamy levait la tête et le regard pour en mesurer la hauteur, plutôt impressionnée par la bâtisse et l’histoire qu’elle devait renfermer. Son silence en disait long et elle ne trouvait aucune raillerie à balancer pour une fois, se sentant infiniment petite tout à coup.

La blonde avait gardé son sac par dessus son épaule pendant le discours de Thomas qui donna ensuite le flambeau à John. Elle comprenait que la route fut longue et qu'il ait besoin de se reposer, mais la conversation sur le choix des chambres continua de la laisser perplexe. Elle se tourna vers la bourgeoise qui pour une fois, n'avait pas tort, et son air déçu ne prenait pas la peine de se refréner. A aucun moment, elle n'avait réfléchi à ces questions, qui devait dormir avec qui, avec qui partager la salle de bain et supporter ses ronflements. Elle avait encore en tête son récent "spring break" ou personne ne dort vraiment ou seulement quand l'alcool a fait son œuvre, ce qui avait surement été son cas quand elle s’était réveillée sur la plage au beau milieu d'une fête, du sable plein la bouche.

Tout le monde commença donc à prendre ses quartiers pendant qu'elle fit le tour de l'immense salon. Elle balança son sac sur l'un des grands canapés en souriant à John, histoire de lui faire comprendre qu'elle ne prendrait pas de chambre non plus.

-Ça te dérange pas?
C'est dommage en fait, on aurait pu tous tenir dans cette pièce... ça aurait été plus sympa.

Elle haussa les épaules, laissant entrapercevoir une pointe de déception avant d'avancer vers les escaliers:

-J'vais aller me laver les mains... et visiter un peu l’étage.

Il aurait surement été bon qu'elle se change aussi, mais à force de frotter son pantalon avec ses mains pour aider à le sécher, il y avait urgence pour ces dernières.

Et comme disent les utilisateurs de la carte du Maraudeur (Harry Potter, bande d'incultes !) : "Méfait accompli !"

A vrai dire, elle s'apprête à se casser dare-dare, histoire d'éviter de se faire vertement tancer par une rouquine en pétard (le nerd lui semblait plutôt du genre à en saigner du nez d'excitation...), mais le destin en décida autrement. Un sauveur, son Superman à elle, se présenta avec ses gros biscottos pour lui demander si ça allait.

- Oui, oui, ça va !

En bon galant homme qu'il est, Superwiwi ramasse la valise préalablement laissée tombée par les soins de la brunette. Qui du coup, lui fait son petit numéro du plus joli sourire & papillonnement des cils. Elle opine quand il propose de l'aider, et le suit à l'intérieur, pour écouter le speech de Thomas.

Un peu surprise, qu'il propose que tout le monde aille faire la sieste. Bordel, elle avait dormi pendant presque tout le trajet, hors de question qu'elle pionce à nouveau maintenant !

Du coup, se tournant vers William :

- Bon, ben je propose qu'on monte poser les sacs !

Elle largue son pack de bières sur l'une des tables de l'entrée, et du coup, les mains vides, emprunte l'escalier, tout en continuant d'observer les lieux. Arrivée sur le palier, ouvre une première double porte... Merde, c'est une penderie. Bon, teste celle qui se trouve sur sa droite, alors... Un petit sas, éclairé par la lueur blafarde d'une ampoule, aux étagères chargées de diverses choses qu'elle ne prend pas le temps d'identifier. Une porte, au fond, est poussée, et...

- Merde, un atelier !

Chevalet, machine à coudre, réserves de plâtre et d'argile... Pas de doute possible. Un rideau, dans le fond, l'intrigue. Tiré, il révèle une grande chambre, avec, cerise sur le cupcake, un balcon gigantesque. Demi-tour droite, direction le chevalier servant, et lui indique dans un sourire :

- J'ai trouvé ma chambre !

Ne manquait plus qu'un colocataire... Volontaire, le Swain ?

La taille du truc, c'était une belle petite maison de campagne. Il avait caché ça le saligot. Tout une aile condamnée, une chambre fermée, c'était faisable à respecter vu la grandeur de la baraque. Il y avait assez de coin pour se cacher et il pensait pas au jeu de gamin, il pose les yeux sur les courbes de l'artiste discrètement, l'art de mater sans être grillé, puis Carole était déjà en haut.

Elle le regarde et lui propose de poser ses sacs. Il était pas vraiment contre, il pensait juste pas aller se pieuter maintenant. Un coup de blanc lui aurait plus tenté sur le coup mais il n'avait rien sur lui. peut être dans le sac... Les deux sacs sur sa bonne épaule il prend la suite de Miss Day comme un bon toutou dans l'attente d'une papouille. Il faisait quoi là? Il pensait pas être complètement esclave de sa libido mais le fait qu'il se retrouve au-dessus des marches sans avoir protesté en était une preuve.

Ils étaient déjà dans la piscine les deux gravures de mode, impossible de faire plus rapide. Il sourit en regardant Tiana, Dieu qu'elle était bien foutue, c'était une jeunesse en forme qui se promenait dans ce manoir.

Il sourit à Jess, l'atelier plus le balcon, ça devait faire rêver une artiste. C'était là qu'il avait connu, il devait avoir vu une de ses œuvres, c'était surement ça. Elle prend position du lieu, damn, elle était terrible la chambre, il s'y serait bien installé aussi Surtout avec la vue. Il avait le regard charmé par la petite brune, enfin c'était pas une blonde.

Il dépose le sac de la jeune femme sur le lit avec le sien, c'était foutrement lourd deux sacs. Il ouvre son bagage, un pet ou une raye lui tentait bien le nez. Diantre, il s'en doutait... Tout était parti hier et le reste qu'il devait avoir sauvé était chez son frère, ça allait surement finir dans les chiottes à son retour. Il tâte ses poches, pauvre comme il ne l'avait jamais été.

Sans répondre pour la chambre il s'approche de Jess, vraiment proche.

Je te propose, avant de choisir ton coloc, de m'attendre dans le salon, je dois trouver Thomas... Ou John en faite... Pour le coup.

Il penche son visage près du sien.

Oublie pas que je t'en dois toujours une.

Il la laisse là, son sac ouvert, il n'avait rien à cacher, hélas. Il était déjà dans l'escalier, il devait trouver un dealer, c'était pas ce qui manquait mais il devait en trouver un qui lui ferait crédit et ça... C'était pas la même.

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Elle est là. Juste en face de lui. La jolie rousse. Pire, elle lui parle. Il sent déjà sa respiration commencer à diminuer. Il prie pour ne pas avoir à s'humilier une fois encore à grands coups de Ventoline.

Elle est tellement plus belle que sur les photos volées...

- Oui, on s'est déjà vu. Au Sugar Diner. C'était ta première journée. Tu m'as brûlé les... Enfin, tu as renversé le chocolat chaud sur mes... Mon ordi ! Et puis tu... Je... hum...

Son souffle s'amenuise à chacune des ses paroles, c'est très mal parti ! Il s'enfonce, il rame prodigieusement pour se tirer de ce guêpier - comment font les gars comme Swain pour garder leur sang-froid devant les jolies filles ? - quand soudain, la brunette peinturlurée tamponne Alison, surprise et les bras chargés, et la projette droit sur lui. Par pur réflexe, Roméo ouvre grand ses bras pour la réceptionner. Il l'accueille avec délicatesse, amortissant l'impact, puis referme aussitôt son emprise pour lui éviter de tomber.

L'espace d'une seconde, ou d'une éternité, il la tient serrée contre lui. Une seconde de bonheur absolu. Véritablement. Aucune pensée obscène, aucun problème respiratoire, simplement une sensation de bien être, l'impression toute nouvelle pour lui de pouvoir se montrer protecteur, persuadé qu'il est de tenir dans ses mains quelque chose qui mérite d'être préservé. Plus que tout cela, il découvre que la vie pourrait lui paraître infiniment plus douce.

Puis la seconde s'envole. L'instant de grâce prend fin. Il la relâche. Peur de la proximité, peur d'une nouvelle raillerie, peur que son geste ait pu être interprété comme inconvenant, peur de... Il s'étonne même de ne pas avoir à recourir à la Ventoline. En fait, il se sent bien. Anxieux, bien évidemment, comme toujours, mais bien.

- Je peux peut-être te débarrasser d'une bourse ou deux ?

Il s'efforce de ne pas détourner son regard du sien. En dehors de ces jolis yeux clairs, il ne voit plus rien d'autre au travers des épaisses lunettes. Il n'y a plus de manoir, plus d'étudiants débiles, plus de marais, plus de crocodiles... Juste elle et lui.

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

Ambiance musicale:

Il est là. Le drôle de geek qui fréquentait des sites pour le moins douteux. Pire, il s'embourbe dans le marais poisseux des souvenirs qu'elle avait préféré évincer de la discussion jusque-là. Et elle sourit étrangement. Un sourire doux et gêné tandis que ses prunelles se font désapprobatrices.

Alison évitait généralement les sujets fâcheux ou embarassants. Généralement, sauf ces derniers temps. N'est-ce pas ?

N'avait-il pas l'air embarassé justement alors qu'il lui rappelle - avec une précision chirurgicale - l'une des scènes parsemant une sale journée qu'elle avait finit par prendre au dixième degré ? Une journée où la loi de la gravité avait encore fait des siennes, tandis que les cafés maculaient davantage le carrelage plutôt que de rester dans leurs tasses de porcelaine blanche ?

Lui rappeler cet endroit était sans commune mesure la sensation d'un poignard en plein coeur mais qui pouvait bien le savoir ? Son regard se fait flou quelques instants avant la fermerture instantanée des rideaux de chair que sont ses paupières; comme pour chasser élégamment la nostalgie d'où s'échappe une certaine tristesse. L'espace de quelques secondes avant qu'elle ne cherche quelque chose de percutant à répliquer.

Ce qui est percutant est plutôt la manière dont la bouscule l'artiste avec du bleu au sourcil. Troisième fois en une journée. Loin d'une malédiction, n'était-ce pas là le signe qu'elle n'était pas la bienvenue ? Elle, l'insignifiante rousse invisible pour beaucoup qui s'excusait trop souvent pour tout, auréolée de sa pureté fragile sur le déclin qu'elle préservait bec et ongles, toujours à vouloir bien faire sans jamais déranger.

Elle, qui sentait bouillonner en son for intérieur, l'envie de répliquer séance tenante dans une fougue flamboyante n'en a guère le temps, se retrouvant dans les bras d'un Roméo qui l'accueille avec douceur. Et certains sacs d'être lâchés au sol avant qu'ils ne les y entrainent de par leurs poids.

Cela a, au moins, le don de l'apaiser instantanément alors que ses pommettes se mettent à rosir. A elle de bâfouiller, une énième fois, des excuses sachant qu'elle n'y est pour rien. Elle croise son regard persistant. Ce qu'elle y voit l'intrigue. N'avait-elle pas déjà croisé cette étrange lueur ailleurs ?

Elle se sent emprisonnée entre des bras et ces yeux qui la scrutent. C'est peut-être Alison qui a quelques difficultés à respirer alors qu'elle ressent cette situation pareille à un parjure. Envers qui ? Envers quoi ?

Pourtant, elle ne se débat pas mais tout son corps tressaille et se raidit. Par politesse, pour éviter le scandale mais la voilà très gênée. Un instant bien trop long pour elle qui finit par jeter des petits regards partout autour d'elle, d'un air inquiet avant de poser ses deux prunelles anthracites sur une silhouette occupée à observer la maison.

Relâchée, la rousse remet en place d'un geste gracile, une mèche de cheveux malencontreusement retombée sur son front, comme pour se redonner contenance avant d'afficher l'éternel sourire. Celui de son fond de commerce gratuit qu'elle offre à qui veut.

- Oui... Oui, bien sûr. Ton aide est la bienvenue. Tu devrais oublier l'incident au café... Je veux dire. C'était un mauvais jour. Tu me rappelles ton prénom ?

A elle d'attrapper le premier sac juché sur le sol, pour laisser le second à Roméo. Notons au passage qu'elle avait l'incroyable don de guérir le bégaiement et l'asthme... Qu'en était-il des soucis de vision de son interlocuteur à qui elle aurait bien ôté les lunettes ?

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

- Roméo ! Moi, c'est Roméo...

Elle lui sourit. Son fameux sourire de façade. Non qu'il manque de charme, pas du tout même ! Mais il sait que ce n'est qu'un masque... Il l'a assez prise en photo pour le savoir. Les fameuses photos... Prises, discrètement, dans le parc du campus, pour la plupart. Quelques-unes au gymnase, elle était si mignonne dans sa tenue de sport... D'autres au réfectoire. Il y en avait bien une ou deux sur lesquelles Alison souriait. Ce même sourire. Ce faux sourire. Sur la grande majorité, c'est une profonde mélancolie qui se dépeignait sur ses traits, voire une moue soucieuse, inquiète... Combien de fois s'était-il retenu d'aller la voir pour lui demander ce qui la chagrinait à ce point ? Il n'a jamais osé. Il n'ose jamais rien...

Personne ou presque n'est au courant pour les photos. Seulement cette tête de bite de Marshall, pour les lui avoir volées ce jour-là, où l'abruti avait décidé, comme ça, gratuitement, d'enfermer le geek dans son propre casier. C'était déjà arrivé, auparavant. Deux fois. Cette fois-là, malheureusement, les photos - qu'il gardait toujours précieusement sur lui - se trouvaient exceptionnellement dans son casier et elles s'étaient étalées à ses pieds. Le grand con les avait ramassées, sans même savoir réellement ce qu'elle représentait, d'ailleurs. La fille dessus n'était même pas à poil, alors quel intérêt ? Mais Roméo n'avait pas pu garder son air indifférent ! Il avait hurler pour qu'il les lui rende... Ce qui, évidemment, avait poussé le rappeur débile à se barrer avec ! D'où son arrangement de l'époque avec Swain, pour qu'il les lui récupère... Ce qui faisait de William, la seule autre personne dans le secret...

Il ne faudrait surtout pas qu'Alison soit mise au courant de cela. Roméo passerait immanquablement pour un pervers... Et il n'y aurait pas grand-chose à redire. Pour autant, il n'a jamais songé à suivre la rouquine jusqu'à chez elle pour prendre des photos de son intimité, il n'a jamais reluquer ces images autrement qu'avec tendresse, pour avoir quelqu'un à qui parler quand son salopard de beau-père faisait hurler sa mère la nuit... à coups de rein ou à coups de poing ! Pas plus pervers qu'un autre, le Roméo, pas moins non plus... Plus pathétique, juste. Et qu'y peut-il au fond ? Il n'a plus eu que la jolie rousse en tête depuis ce jour au Sugar Diner...

Ce jour qu'elle lui conseille d'oublier... Comment pourrait-il ? "Un mauvais jour", dit-elle. C'est le plus beau de sa vie ! Certes, lorsqu'elle a pris le netbook pour l'essuyer, elle est tombée sur la page d'accueil de Youporn... Certes, il s'est senti profondément humilié - mais il s'est habitué à cet état depuis le temps... Certes, ses testicules sont restées extrêmement sensibles durant un jour ou deux... mais ça leur donnait un parfum de chocolat ! Paradoxalement, il a aussi croisé la première fille qui ne lui riait pas au nez, qui ne le regardait pas de haut ou avec la plus grande indifférence pour la première fois depuis sa puberté ! Et dieu que cette fille était jolie ! Oublier ce jour ? Jamais !

Il aimerait lui avouer tout ça. Il aimerait lui dire que si elle lui laissait une chance, il ferait tout pour effacer sa mélancolie, sa tristesse et pour rendre son sourire plus franc, plus spontané... mais il n'ose pas. Il n'ose jamais rien.

Au moins peut-il se montrer à peu près galant puisqu'elle accepte son aide. Il se penche pour ramasser le sac au sol... Les quelques gouttes de sueur ayant perlées sur son front, suite aux émotions récentes et à la chaleur moite du marais, suffisent à lubrifier suffisamment l'arrête de son nez pour que ses énormes et lourdes lunettes glissent et lui échappent ! Elles vont, bien entendu, percuter l'unique caillou à leurs pieds... un verre fendu. Un nouveau bras d'honneur de la providence.

Il ramasse ses lunettes d'une main, le sac de l'autre et se redresse, feignant une certaine indifférence. Il sent le sang monter à ses joues, voué à l'humiliation éternelle, et se sait trahi par elles mais qu'importe, il tente de sauver la face et sourit.

- Ce n'est pas grave, j'ai prévu une paire de rechange...

Bon sang, même floue, il la trouve jolie...

Messages : 61 Date d'inscription : 10/07/2013

- Enchantée Roméo. Moi c'est Alison... Oh. J'ai déjà dû le dire, je crois.

Ses épaules tressautent alors qu'un petit rire nerveux s'échappent de ses lèvres. Il est vrai que cela doit changer des portraits pris d'elle, à tort et à travers, sur le campus ou ailleurs quand sa moue est fade ou fanée. Son regard plombé par les souvenirs qui s'écoulent sur elle comme un rideau de pluie métallique.

Heureusement navait-elle pas contemplé ces clichés car elle aurait sans doute été gênée. Très gênée. Pour le peu qu'elle y prête attention, elle se sentait parfois épier mais préférait mettre cela sur le compte de sa parano naturelle depuis des épisodes si peu reluisant à l'époque du lycée. Un triumvirat abscons dont elle évitait soigneusement certaines silhouettes...

Elle l'observe quelques instants pour finalement reporter son attention sur la bâtisse et les alentours. Peut-être quelques trilles d'oiseaux auront raison d'elle et de ses silences.

- J'ignorais que tu connaissais les Ashford. Chouette maison, hein ?

Elle lui sourit. Un sourire franc et sincère pour noyer les anxiétés inhérentes à tant de discussions portant définitivement trop sur l'amour et la religion. Certains sujets étaient lourds sur des épaules frêles en apparence. Elle a envie de légèreté, de badineries sans conséquence. De penser à autre chose qu'à ses ruminements incessants.

Et puis, Roméo n'est pas comme ces autres sportifs sans profondeur d'âme et m'as-tu vu. Alison n'a d'ailleurs jamais été portée sur la superficialité. Ceux qui suivent son blog aux écrits capillotractés, ou la suivent tout court d'une manière ou d'une autre, le savent même si elle tente maladroitement de se fondre dans le moule.

Elle n'ignore néanmoins pas ce qu'il doit subir par ces autres.

- Tu fais quoi comme étude au campus ?

Le voilà qui se penche pour attrapper le sac avant que les lunettes ne glissent et qu'un verre ne se brise. Un "o" silencieux et désolé se forme sur sa bouche tandis qu'elle se penche pour tenter de les ramasser, frôlant les doigts du geek au passage sans y prêter attention. Se remettant droite comme un i, une moue amusée se forme sur son visage avant qu'elle ne rit à nouveau sans pouvoir s'empêcher de dire ce qui lui traverse l'esprit.

- Cela me fait penser aux marvel. Superman qui ôte ses lunettes en cachant son costume de superhéro sous ses vêtements... !

Oui, il devrait essayer des lentilles pour la vue ou des montures affinées, plus discrètes. Cela lui irait certainement mieux, elle en était convaincue sans oser lui dire car cela ne se faisait pas sauf quand on était ami, n'est-ce pas ?

Eh ui, elle avait bien quelques références purement geek. Peut-être plus que peu en vérité mais ça, c'était son petit secret. Avoir été obèse avait certainement contribué à développer cette culture chez elle, mais chut...

- Tu devrais sortir ta seconde paire alors. Sauf si je dois te guider, je ne voudrais pas que tu te retrouves malencontreusement face à un crocodile affamé ! Surtout qu'on ne sait pas s'il n'y a pas de la kryptonite dans les environs...

Elle est taquine, la rousse, et aurait bien osé le geste de tirer sur le noeud papillon pour le défaire tant l'idée l'amuse au fond. Néanmoins, elle se ravise. Dites-voir, faudrait pas non plus se montrer trop exubérante ou inconvenante !

Messages : 52 Date d'inscription : 05/07/2013

Il lui sourit, sincèrement amusé. Roméo alias superman ? Si elle savait comme elle est loin du compte ! Encore que, en fouillant bien...

En général, la principale kryptonite de Roméo, c'est la proximité avec un fille comme Alison. Pourtant, depuis le début de cette discussion, son asthme se fait discret et il est même porté par une certaine assurance qui ne lui est pas coutumière. Il se sent pousser des ailes - ou une cape rouge - en sa présence. S'il est Clark Kent, elle ne peut être que Lana Lang ! Cependant, comme tout bon super-héros qui se respecte, il se doit de rester sur le qui-vive... Il n'oublie pas la présence de son pire ennemi, momentanément hors de vue : Lex "Marshall" Luthor.

- Les crocodiles ne sont pas la seule chose dont je me méfie dans le coin... Certains de nos "camarades" ne sont clairement pas plus malins ou moins agressifs que des animaux sauvages ! Quoiqu'il en soit, merci pour la proposition mais...

Il repose ses lunettes sur son nez. Un verre fendu, c'est pas génial mais ça fera l'affaire d'ici à ce qu'il trouve le temps de se poser pour mettre la main sur sa seconde paire. S'il ferme l’œil gauche, il a l'impression de voir plusieurs Alison et, au final, ce n'est pas pour lui déplaire.

- ...ça devrait aller ! Je vais juste avoir l'air un peu plus ridicule... si c'était possible !

Pas que l'idée qu'elle le prenne par la main pour le guider lui déplaise fondamentalement mais il préfère y aller doucement. Déjà, tout à l'heure, quand il ramassait le sac et ses lunettes, leurs doigts s'étaient à peine frôlés... Ça avait suffi à faire battre son cœur deux fois plus vite... alors, la prendre par la main, pensez donc !

- Pour répondre à tes questions, je connais les Ashford. Enfin, un peu. On habitait le même quartier, quand on était gamin, Thomas et moi... Ça ne va pas plus loin. On s'est un peu... beaucoup perdu de vue en grandissant.

A peine si Thomas lui avait adressé la parole depuis, tu veux dire ! Il sourit, un peu gêné.

- En fait, je ne sais pas vraiment pourquoi on m'a invité ici. J'ai juste trouvé l'invit' dans mon casier. Je continue de croire que c'était une erreur, en fait...

Une erreur providentielle, puisqu'elle lui a permis de s'adresser à la jolie rouquine. A la vraie ! Pas celle sur papier glacé !

- Quant à cette maison, je... Elle est... En fait, c'est pas trop mon truc ! Sans doute mon côté citadin mais elle me paraît assez rustique. Un peu austère...

Carrément lugubre, même ! Elle lui file un peu les jetons, pour tout dire. Sans parler des crocodiles... Mais il se dit qu'il ferait bien de garder ça pour lui. Il a déjà dit du mal de ceux qui les accompagnent, voilà qu'il chipote sur la maison, il va sans doute passer pour un râleur ascendant casse-couilles... Ce qui l'est, au fond, mais il ne voudrait pas qu'Alison s'en rende compte. Pas aussi vite, du moins. Elle va se barrer, abruti, t'es le mec le plus antipathique du monde ! Réagis !

- Sinon, j'étudie l'informatique. Enfin, j'apprends surtout que les professeurs en savent souvent moins que leurs élèves et...

Tu redeviens casse-couilles.

- ...Bref, rien de franchement passionnant. Des "1" et des "0", en somme ! Et toi, t'es dans quelle branche ?

Il le sait parfaitement mais il ne faudrait qu'elle sache qu'il sait... vous suivez ? Ce qu'il sait aussi, c'est que ce Week-end tout pourri est en train de devenir des plus agréables... Ce moment lui semble privilégié, comme si plus personne n'était là, autour d'eux, comme s'ils étaient seuls, lui et tous les fragments d'Alison qu'il voit depuis son œil droit.

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